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Le ventre de Paris – Les Rougon-Macquart 3 – Emile Zola

Le ventre de parisGenre :  roman, classique, littérature française
Auteur : Emile Zola
Année :  1873
Nombre de pages : 502

Résumé : Ah, ça faisait bien longtemps que je n’étais pas revenue avec un ‘tit Mimile de sous les fagots, ça vous avait manqué, hein? Là, notre héros-anti-héros, c’est Florent. Le bougre, républicain jusqu’à la moelle, s’est fait arrêter parce qu’il était au mauvais endroit, au mauvais moment, la nuit du coup d’état de Napoléon III. Celui qui avait été prof se retrouve au bagne. Après s’être desséché physiquement et mentalement en Guyane (qui n’était alors pas touristique pour un sou), il se fait la malle et décide de revenir à Paname. On fait connaissance avec lui à dos de charrette d’une paysanne de Nanterre qui, au petit matin, vient apporter ses victuailles dans le ventre de Paris : les Halles.Faut bien les nourrir, les gens de la capitale, et c’est ce monstre gargantuesque qui devient le vrai héros du bouquin.
Mais revenons à Floflo. Il a un plan, retourner chez son petit frère, qu’il a eu sous son aile pendant de nombreuses années, et il espère qu’il est temps que l’autre lui rende la pareille. Quenu, il est devenu charcutier, a épousé Lisa Macquart (ah voilà le lien, héhé!). Il n’est pas très malin, mais bosseur, elle aussi c’est une bosseuse, et économe par dessus le marché. Tu la sens la vieille France, là, tu la sens hein? Alors le frère prodigue qui débarque là-dedans, qui refuse à prendre sa part d’héritage du vieux Quenu, au départ c’est Byzance et joie dans les cœurs. Floflo, qui a bien morflé, adore kiffer la vibz dans la charcute. Mais bon, la vielle France, elle aime pas ça, les gens qui kiffent la vibz, alors elle lui trouve un taf auquel Floflo devra s’y coller illico presto. Pour un idéaliste, c’est la mort dans l’âme qu’il s’y colle. Il devient inspecteur de la marée, un comble de se retrouver à bosser pour l’Empire alors qu’il ne porte que la République aux nues. En plus, il doit planquer son passé de faux révolutionnaire. Et cet inspecteur va nous faire voyager tout au long du roman dans ces Halles monumentales.

Ce que j’ai aimé : Wouaouh, Mimile, tu m’as encore scotchée. L’histoire de Flo est secondaire, ici on voyage dans le ventre de Paris, ça regorge de couleurs et d’odeurs. Mais une fois la faim rassasiée, on en a les dents du fond qui baignent, comme après un banquet de fin d’année. Parce que derrière toutes les fragances, il y a la face nauséabonde de la France. Celle qui ne regarde que devant sa petite porte, qui ne supporte pas la différence, et qui est prête à tout écraser. La France qui épie derrière les rideaux et qui te balance une savate dans la face parce que tu ne lui ressembles pas (oui, c’est du vécu). Sur Babelio, j’ai vu que Nastasia-B la comparait à la France de Vichy. Mais non, il s’agit de la bonne France de nos campagnes, qui ne glorifie que son propre travail. Et en cela, Zola est très fort pour nous baigner dans ce monde-là. Et vraiment, c’est le roi de la carte postale.
Ce que je n’ai pas aimé : Non, vraiment, je ne peux que m’incliner, il n’y a rien à jeter.

Note : 5/5
Plumpy Trash
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La Nuit des Temps – René Barjavel

La Nuit des Temps - BarjavelTitre Original : La Nuit des Temps
Genre :
 
roman, anticipation, littérature française, science-fiction
Auteur : René Barjavel
Année :  1968
Nombre de pages : 410

Résumé : Une expédition scientifique découvre, planquée dans le sous sol de l’Antarctique, un truc chelou. Tellement chelou qu’une super méga coordination scientifique mondiale se mettra en place pour en percer les mystères. Le monde entier assiste, quasiment en direct, à cette découverte : un œuf en or refermant deux gens, sortes d’Adam et Eve d’un passé révolu. Image illustrative de l'article La Nuit des temps
Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Au fil des pages, nous découvrirons leur historie et d’où ils viennent.

Ce que j’ai aimé : TOUT, toujours et tout le temps. J’ai lu ce bouquin au collège et il est rare que je ne le relise pas au moins tous les deux ans. Je trouve que c’est un joli conte (travaillons tous main dans la main pour un monde meilleur) et l’histoire pourrait totalement s’inscrire dans la nôtre.
Pour me redonner envie de lire, il me fallait une valeur sûre, un truc qui se lise à la cool après l‘indigeste vieux. Tu peux même le faire lire à ton adolescent boutonneux parce que ça devrait lui parler à lui aussi.
Ce que je n’ai pas aimé : La fin, mais c’est une quelque-chose que je retrouve souvent dans les bouquins que je lis : trop abrupte, genre, je dois aller faire caca, alors je finis vite d’écrire une fin et on en parle plus.

Note : 5/5
  Kwaite
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Iron Man, mon voyage au paradis et en enfer avec Black Sabbath – Tony Iommi

IRON MAN Mon voyage au Paradis et en Enfer avec Black SabbathTitre Original : Iron Man: My Journey Through Heaven and Hell with Black Sabbath
Genre :
 
biographie, littérature anglaise
Auteur : Tony Iommi
Année :  2011
Nombre de pages : 480

Résumé : Pour le commun des mortels, Black Sabbath, ça dit vaguement quelque chose, peut-être une musique vaguement sataniste et démoniaque. Si on vous parle de son membre, le plus célèbre, Ozzy Osbourne, tout de suite, il y a une petite lueur dans le regard : la drogue et la déchéance, c’est moche, mais on adore en rigoler devant sa real TV avec sa famille hystérique.
Tout de suite, on va remettre les choses en place, ici, on est dans le putain de mythique. Iommi, c’est le gratteux historique et unique membre permanent du groupe. C’est lui qui a tout révolutionné, et ça tient à peu de choses. Tony, il grandit dans une baraque miteuse anglaise : un peu rebelle, d’une famille italienne qui fait de l’accordéon à l’occase, pas très studieux et amoureux de la gratte. Il se consacre à sa passion et commence même à avoir un petit succès, au point de se faire engager dans un groupe qui tourne en Europe. Il va donc falloir lâcher son job à l’usine. Un midi, en revenant bouffer à la maison, il annonce à sa daronne que pour lui c’est fini cette vie. Elle, pleine de principes, lui intime de finir sa journée de travail.
Et là, on rentre dans la fuckin’ légende, qui tient vraiment à peu de choses et à beaucoup. Parce que ce jour là, Tony, il est pas à son poste habituel, il a la tête pleine de rêves de rockstaritude, et plus que quelques heures à tirer. Et Paf le chien, euh enfin le Tony : accident du travail et deux phalanges en moins. Pour un gratteux, autant vous dire qu’à côté, l’histoire de Perrette et le pot au lait, ça fait figure d’histoire drôle. Fin du monde, apocalypse cataclysmique, appelle ça comme tu veux mon pote, c’est la fin des haricots. Jusqu’à ce qu’on lui fasse écouter du Django, qui lui aussi avait des bouts de paluche en moins. Tony, alors, se bricole des espèces de prothèses qu’il utilise encore aujourd’hui, faites de bouchons de bouteille de liquide vaisselle et de bouts d’une vieille veste en cuir élimée. Et puis, il cherche à poser ses accords d’une manière suffisamment confortable pour pas trop souffrir. Et PAF DANS TA TRONCHE DE CAKE, il fait des accords bien gras qui sonnent trop cool : sans le faire exprès, il a ressorti le Triton. Si tu connais pas, ou juste pour le plaisir de la culturitude, écoute vraiment leur premier album, ça dure que quarante minutes :

http://www.youtube.com/watch?v=h4m79oGDT_I
Bon, mais tout ça c’est que le début de l’histoire. Tony nous raconte comment c’est dur de devenir rock star, puis de redevenir has been, de toujours devoir être inspiré. Mais aussi comment c’est trop bien la drogue (enfin SAYMAL mais ça fait passer quand même de bons moments). Black Sab’, par moments, ça part bien en couille, ça change plein de fois de compo. Mais il faut que je te parle aussi de Ronnie James Dio, autre chanteur charismatique du groupe. Toi, commun des mortels, tu le connais surtout pour ça, parce que c’est lui qui chante :
http://www.youtube.com/watch?v=YK2Pltm8ZsQ
Moi, à la base, j’étais grande fana de la période Ozzy et le reste bof bof. Mais mon mec, métalleux à licornes et paillettes dans l’âme, m’a promené au Hellfest justement pendant la période Heaven & Hell. Le paradis et l’enfer, c’est le grand délire de Dio, mais c’est aussi le nom d’un de leurs grands tubes et du merveilleux album éponyme :
http://www.youtube.com/watch?v=3XRtNuekdiU
Alors, la vieillesse venant, Dio, Tony et les autres ont eu envie de jammer ensemble, mais envie de changer un peu de Black Sabbath mais pas trop. Ils ont fait un album du tonnerre et une tournée. Et c’est là qu’on en revient au Hellfest. On est allés les voir, parce que bon, des mythes, ça se rate pas. Je te raconte pas ce que je me suis pris dans la tronche : le Ronnie, il a tellement de coffre et une si jolie voix que toutes tes cordes sensibles se mettent à branler. J’ai chialé du début à la fin, trop d’émotions. Le mythe, je l’ai vécu, et ça, ça n’a pas de prix.
Iron Man
Ce que j’ai aimé : Quand on a une vie fantastique, c’est assez normal que la bio soit fantastique. Mais avoir le point de vue de l’intérieur d’un groupe, c’est assez rare. Iommi nous livre un document qui n’est pas seulement à destination de la fanbase, mais de tous. Ses aventures sont racontées de manière humble, où il n’a pas toujours forcément le beau rôle, au contraire. C’est bourré d’humour et de bons moments, on n’en décroche pas.
Ce que je n’ai pas aimé : Rien.

Note : 5/5
Plumpy Trash
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Une place à prendre – J.K. Rowling

Une place à prendreTitre Original : Casual Vacancy
Genre :
 
roman, drame, littérature anglaise
Auteur : J.K. Rowling
Année :  2012
Nombre de pages : 680
Résumé :Oui, pas encore d’Harry Sanctu le pottier dans nos chiottes. Pas que je ne les aie pas lu, plutôt que je n’ai pas (encore) la foi de les relire pour vous. Mais bon, fallait bien voir ce que ça donnait cette best-selleuse en dehors de Poudlard.
Ça se passe toujours chez les brittons dans une petite bourgade où ça sent bon le pognon, le commérage et la bienséance. Le roman commence par la rupture d’anévrisme du conseiller paroissial Fairbrother : son nom de famille parle de lui même. C’était le gars parfait, qui vient de la cité pauvre d’à côté, et qui s’en enrichi, tout en étant le pote de tout le monde, charisme +12 même sans Loréliane.
Forcément, dans le bled, à sa mort, même si tout le monde sent bien qu’il est assez irremplaçable, les morpions commencent à démanger tous les slips pour prendre sa place au Conseil. V’là la gloire, tu me diras, mais eux, ça les excite tous plus que Pamela dans son maillot de bain rouge. J.K. à un moment nous parle d’une « bonde humaine » en parlant de l’épicier, mais je crois que ça résume assez bien les personnages. Ils ont tous un côté vil pour tisser cette « intrigue locale et sybilline« , autant les parents que les gamins. 
Ce que j’ai aimé : Ca se lit vite, c’est accessible à toutes générations. J’aime bien également le côté voyeur de ce type de huis-presque-clos. Et puis, ça m’a beaucoup mais alors beaucoup fait penser à un de mes films cultes, Hot Fuzz, l’humour en moins.
Ce que je n’ai pas aimé : Mais c’est quoi cette couverture hyper cheum? Nan, mais sérieux, c’est juste pas possible. Et puis, le livre pèse un âne mort! J’aurais apprécié que l’éditeur choisisse une police un peu plus petite pour en faire un bouquin transportable (sans treuil nécessaire évidemment).

Note : 5/5
Plumpy Trash
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Conditionnés pour trop manger – Brian Wansink

Conditionnés pour trop mangerTitre Original : Mindless Eating: Why We Eat More Than We Think
Genre :
 
essai
Auteur : Brian Wansink
Année :  2009
Nombre de pages : 256

Résumé : Pour être franche, la nourriture est une de mes principales angoisses dans la vie. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais bon, je pense que je suis passée par toutes les phases pathologiques que l’on puisse connaître et ce, depuis qu’on m’a fait faire mon premier régime à l’âge de 18 mois. Alors, quand ma consœur feu Plumpy Chic formerly known as La Poudre Aux Yeux m’a tendu cet ouvrage, je l’ai regardé d’un oeil torve. La bouffe, ça l’intéresse à tendance elle surkiffe. Moi, j’en m’en contrefiche à tendance ça peut me foutre plus les jetons que tout ce qui concerne le Malin.Mais étant un peu moi-même la femme qui tombe à pic, qui vient de loin et qui n’a peur de rien, pour toi, public, je me suis jetée à corps perdu dans cette brochette de macarons de couverture.
L’auteur, chercheur qui connaît bien son sujet et qui n’a d’a priori pour personne, pas même les vilains géants de l’industrie alimentaire, nous raconte comment nous sommes infoutus, passé l’âge de 3 ans, de déterminer quelle est la bonne portion alimentaire pour nous.
Nous prenons environ 200 décisions alimentaires par jour : épuisant, n’est-ce pas? Et consciemment ou pas, dans tous ces choix, des tas de facteurs extérieurs viennent influencer notre jugement : une étiquette ou une mention, une forme de verre ou une taille d’assiette, une idée reçue ou un réflexe conditionné sont des tas de choses qui interviennent pour influencer notre jugement.
Si « manger bien » est un objectif plutôt utopique, commençons déjà par manger mieux et les vaches seront bien gardées. Et faisons les choses petit à petit, comme le corback qui fait son nid.

Ce que j’ai aimé : « Peu importe que vous considériez [les entreprises agro-alimentaires] comme d’affreux pourvoyeurs de malbouffe ou comme les bons Samaritains de la diététique. […] Premièrement, elles se moquent que vous mangiez leurs produits ou non, du moment que vous continuez à les acheter. Deuxièmement, elles cherchent à faire du bénéfice. Ou inversement. » Ben voilà, que de la bonne vérité et de l’ouverture de conscience dans ta face. En plus, c’est vraiment bien rédigé, pas ennuyeux pour un sou, et plein de bon sens.
Ce que je n’ai pas aimé : Rien, merci Caro!

Note : 5/5
Plumpy Trash
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Junk – Melvin Burgess

JunkTitre Original : Junk
Genre :
 
 roman, jeunesse
Auteur : Melvin Burgess
Année :  1996
Nombre de pages : 415

Résumé : Bon, faut-il vraiment faire un résumé de tout ça? On a un titre bien « Parental Advisory – Explicit Lyrics », une jeune gothopouf (qu’elle est mignonne!) en train de faire mumuse avec une aiguille à plumes. Ouais bon, les plumes, wotdafoque, mais tu comprends, les goths, c’est des romantiques. Mouais, mouais… On va laisser les clichés aux mecs du market et on va faire une virée chez les anglais.
Junk, c’est tout d’abord un peu la partouze du journal intime. Attention, avant que vous approchiez dangereusement la main de votre baguette, je vais m’expliquer : chaque chapitre nous raconte le point de vue d’un des personnages comme s’il s’exprimait dans son carnet de secret girl.
L’histoire commence autour de Nico et Gemma, deux petits adolescents n’amoureux. Les parents de Nico sont alcoolos et le daron laisse son poing voltiger dans les pifs plus que de raison. Il est frappafingue de Gemma. Elle, elle a 14 ans, des parents juste chiants, s’en fout un peu de Nico, mais a un peu pitié de lui.
Pour échapper à tout ça, le petit Nico décide de fuguer. Heureusement pour lui, il fait de « bonnes rencontres » grâce à son côté sage. On lui trouve rapidement un squat, tout commence à bien rouler pour lui. Gemma décide de le rejoindre. Mais la meuf, son kif à elle, c’est l’aventure; Nico n’est qu’un prétexte pour vivre la grande vie toute seule. Gemma se laissera donc appeler par les chants de l’héro, histoire de vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre, comme dirait l’autre.
Ce que j’ai aimé : Bon, j’avoue, j’étais à moitié en terrain conquis, parce que les histoires d’adolescents et de drogue, ça me parle et ça me plaît. Pour le coup, le bouquin fait le job. En plus, on se laisse entraîner à leurs aventures. Et puis, vive le punk, quoi!
Ce que je n’ai pas aimé : Comme bien souvent dans les romans jeunesse, les persos ont un côté « trop propre sur eux ». Ca perd en piquant. Mais ça plaira sûrement aux moins de 14 ans!

Note : 5/5
Plumpy Trash

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Quelqu'un d'autre – Tonino Benacquista

Quelqu'un d'autreGenre :  roman, littérature françaisethriller
Auteur : Tonino Benacquista
Année :  2002
Nombre de pages : 378

Résumé : Lorsque j’ai croisé ce bouquin, déjà, j’étais en confiance : Malavita du même auteur m’avait fait bonne impression. Et la quatrième de couv’ balance cash : « Qui n’a jamais eu envie de devenir « quelqu’un d’autre »? Celui que l’on a toujours voulu être? Celui qui n’aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs? ». Mouhaha, moi qui suis très « Erase & Rewind », je me suis dit que ça devait sûrement être un peu l’histoire de ma vie. Alors bingo-chalumeau!
On a deux gars, qui sont plutôt bonnards au tennis, mais qui n’ont jamais réussi à être transcendants. Comme un fait exprès, ils sont inscrits au même club, mais ne tapent jamais trop la balle avec l’adversaire. Un jour pas comme un autre, ils décident de voir un peu comment ils s’en sortent. Histoire virile et poilue que ce match : ils se jaugent le pistolet, ou plutôt la raquette, se regardent jouer, s’observent, commencent à dégainer quelques coups de sous les fagots. Le niveau est sensiblement identique, un beau match bien endiablé, plein de sueur comme une fosse au Hellfest. Les deux moyens se font leur petit choc des titans, si bien que des groupies commencent à s’attrouper autour du court.
Après cette cowboyade digne du Far West de la terre battue, ils décident de s’en jeter une et de faire connaissance. Panem et circenses, y’a que ça de vrai. Mais en guise de pain, parlons plutôt de vodka. Chauds comme la braise, ils commencent à refaire le monde, et surtout à se refaire eux-mêmes. Après un tel moment, pourquoi ne pas tenter le coup? Ils se lancent alors le pari de changer de vie, vivre leurs rêves, de carpe-diemer à mort et se donner rendez-vous trois ans plus tard.
Thierry Blin, le petit artisan encadreur a toujours rêvé d’être détective privé. Quant à Nicolas Gredzinski, souffre-douleur dans une boîte n’a jamais rêvé de grand chose, mais vient de se faire dépuceler le foie. Et comme tout bon néo-décadent découvrant l’ivresse des grandeurs, ne rêve maintenant que retrouver ce sentiment de puissance.
Ce que j’ai aimé : Comme je le racontais au départ, pour moi, le changement ce n’est pas que maintenant. Alors ça m’a beaucoup parlé. Mais même si vous êtes du genre routinier-routiniste militant, ça vous fera quand même un petit frisson comme le regard chatoyant d’une youporneuse. Le bouquin se lit bien (voire d’une traite), écriture encore une fois très fluide. L’immersion est immédiate : même heureux, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, même si parfois le gazon se révèle maudit. C’est léger tout en laissant des portes ouvertes à la réflexion sur soi.
Ce que je n’ai pas aimé : Au départ, les deux héros étaient tellement fadasses que j’avais du mal à les différencier. Chaque chapitre étant consacré alternativement l’un à l’autre, je m’emmêlais les blaireaux. Sans doute volonté de l’auteur, pour pouvoir leur mettre un peu de sel, poivre et tabasco au fur et à mesure. 

Note : 5/5
Plumpy Trash
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La Curée – Les Rougon-Macquart 2 – Emile Zola

 

La CuréeGenre :  roman, classique
Auteur : Emile Zola
Année :  1871
Nombre de pages : 434

Résumé : Nous voici bien loin de Plassans. Aristide Rougon, rebaptisé Saccard pour ne pas faire de l’ombre à son ministre de frère Eugène Rougon, est monté à Paris avec sa femme Angèle en laissant les gosses à papy et mamie.
Telle Perrette et le pot-au-lait, Aristide a des rêves de grandeur, et veut la capitale à ses pieds. Il se dit que ça va être facile, rapport au piston que peut lui apporter le frérot. Ce dernier, connaissant son coquin de frangin, ne va pas lui mettre une cuiller en argent dans la bouche. Il lui trouve un petit poste à la mairie de Paris, en l’invitant à se faire lui-même son trou. Aristide ronge son frein pour pas péter la tronche du frangin et attend qu’une occasion se présente. En attendant, il fait sa petite souris à la mairie, écoute et observe tout ce qu’il se passe.
Tout va à peu près se goupiller quand Angèle tombe malade. Elle n’en réchappera pas. Sidonie, la frangine cheloue des deux lascars, qui traîne partout, fait du biz et du ness à droite et à gauche. Sur le lit de mort d’Angèle, elle presse le pas d’Aristide : elle a un plan en béton armé pour sa fortune. Renée, une petite donzelle de richard s’est fait violer. Pas de bol, elle est en cloque et le daron ne supportera pas le déshonneur et veut absolulu la rencarder avec le coupable. Sidonie et Aristide, flairant le bon filon, arrangent le coup et voilà qu’un peu de thune arrive avec la belle Renée.
A force d’écouter les bruits de couloir, Aristide finit par savoir comment va être le futur Paris vs. Haussmann. Il se lance dans l’acquisition et le traficotage pour vendre à prix d’or les futures expropriations. Voilà sa fortune qui se fait.
Renée, quant à elle, se vautre dans le luxe de cette vie qui n’a de sens que la pavane. Son mari n’en à rien à fiche d’elle, si ce n’est de lui sucer la bourse jusqu’à la moelle. Pas grave, elle, va s’enticher du petit Maxime, le fils d’Aristide pour qui c’est la quille de Plassans et essaie de combler son ennui mortel en claquant de la maille (la thune et le frou-frou)

Ce que j’ai aimé : Arf, Emile, je ne sais pas comment tu fais, mais à chaque fois je kiffe m’embarquer dans ta saga familiale.  Tout d’abord, le visage de Paris aujourd’hui doit beaucoup à cette époque et franchement, j’ai eu vraiment eu l’impression d’avoir sorti un casque et un gilet jaune pour me trimballer sur le chantier.
J’adore aussi le côté « tous pourris » jusqu’à la moelle : personne n’est jamais vraiment innocent, tout le monde ne tire les ficelles que pour manœuvrer dans son intérêt. Mafia & co!
Bref, le coquinou d’Emile arrive à bien nous tenir en haleine, bien que dans le luxe, tout ne soit que langueur et volupté.
Ce que je n’ai pas aimé : Au départ, j’étais un peu paumée de ce catapultage parisien. J’en ai un peu plus chié que d’habitude avec les célèbres descriptions de sieur Zola.

Note : 5/5
Nancy
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Le Monde de Sophie – Jostein Gaarder

 

Le Monde de SophieTitre Original : Sofies Verden
Genre :
 
 roman, philosophie
Auteur : Jostein Gaarden
Année :  1995
Nombre de pages : 618

Résumé : Si vous lisez régulièrement mes chroniques, vous n’êtes pas sans savoir que depuis quelque temps déjà, j’enchaîne les bousasses. Et comme j’ai envie de kiffer la vib’z, je me suis lancée dans une valeur sûre : la relecture.
Ce bouquin a été un worldwide best-seller, même si vous ne l’avez pas lu, vous n’avez sans doute pas pu passer à côté de l’histoire de Sophie Amundsen 3, allée des Trèfles. Cette jeune fille de bientôt 15 ans, commence à recevoir des courriers anonymes. Pas de menace, ou de cochoncetés, non. Il s’agit de cours de philosophie.
Intriguée, Sophie se prête au jeu du questionnement qu’implique la philosophie, puis se prend au jeu de découvrir la philosophie à travers les âges, et nous de faire la même chose à travers son regard.
En parallèle, Sophie reçoit également de nombreuses cartes d’anniversaire pour une certaine Hilde Møller Knag, qui doit avoir à peu près son âge, et un père dont le nom ressemble étrangement à celui du professeur de philosophie.

Ce que j’ai aimé : Comme indiqué, il s’agit d’une relecture. Je suis tombée sur ce livre dans plein d’étals à l’époque et sans même lire la couverture, je l’ai embarqué dans ma besace de lycéenne. Grand bien m’en a pris, je commençais ma terminale et donc la philosophie.
Mais tout d’abord, il s’agit d’un roman. Et comme nous connaissons mieux maintenant la littérature nordique, nous pouvons dire qu’ils sont très forts pour mener l’action « tambour battant ». Aussi incongru que cela puisse paraître, c’est un roman philosophique qu’on a du mal à lâcher, parce qu’on veut savoir ce qu’il va arriver à Sophie et son petit monde. Surtout lorsqu’on s’aperçoit que rien n’était tel qu’on l’avait imaginé.
Ensuite, on a, pour la profane que je suis en tout cas, un très beau résumé de l’histoire des grands philosophes à travers les âges. Bref, de ce côté là, le mot « initiatique » correspond tout à fait.
Ce que je n’ai pas aimé : Quand même, la fin tarde un peu à venir. 600 pages est peut-être un peu court pour aborder un sujet aussi vaste, mais il faut quand même se maintenir un peu en jambe pour terminer le roman. Surtout que le dernier quart est quand même un peu trop « what-the-fuckesque », même si Jostein Gaarder arrive malgré tout à retomber sur ses pattes pour nous faire une fin digne de ce nom.

Note : 5/5
Nancy
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La voix de la terre – Troisième humanité 3 – Bernard Werber

lavoixdelaterreTitre Original : La voix de la terre
Genre :
 
roman, fantastique
Auteur : Bernard Werber
Année :  2014
Nombre de pages : 570

Résumé : A ce stade du cycle, Bernard s’était arrêté à une critique de la société sur fond de construction d’une nouvelle humanité. Le deuxième opus était clairement bon mais il manquait cette petite touche qui nous a fait vibrer dans « Les Thanatonautes », une sorte de voyage initiatique vers autre chose qui nous porte à la frontière du réel et qui nous fait croire que nous ne sommes plus dans un roman fantastique mais dans un documentaire.

Là, nous ne lisons pas une histoire mais autant d’histoires que de futurs possibles (7) et tous ces univers avancent au même moment et au même endroit – sur terre … ou presque. Ces anticipations possibles sont « arbitrées » par Gaïa, la Terre. Ces lignes parallèles se positionnent, par moment rivales, par moment sous-divisées, ou même alliées. Vous aurez bien compris que sur le fond, les situations ne tiennent aucunement du fantastique et que l’auteur nous livre une critique de la société. La démarche analytique est extrêmement bien construite, on avait pris l’habitude.
Comme à son habitude, l’auteur enrobe tout ça dans une épopée extraordinaire qui mènera l’humanité quelque part … ou pas, on est scotché et les pages s’avalent à grande vitesse, c’est hyper bien écrit.
Ce que j’ai aimé : Les thèmes abordés, l’écriture, l’épopée fantastique de nos héros.
Ce que je n’ai pas aimé : Non, non et non ! A la fin du cycle des anges, notre Bernard favori avait saisi le potentiel et avait rebondi sur le cycle des dieux, et bien pourquoi pas là ?! Même pas une petite préparation en cours sur une suite de ce cycle ? En tout cas le potentiel d’un « après Troisième Humanité » est bien présent et devoir s’arrêter la comme ça est frustrant pour le fan que je suis. 

Note : 5/5
Tristan