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Iles de l'espace – Arthur C. Clarke

Iles de l'espaceTitre Original : Islands in the sky
Genre :  roman, science-fiction, hard science, littérature anglaise
Auteur : Arthur C. Clarke
Année :  1952
Nombre de pages : 224
Résumé : Roy, un ado lambda du XXe siècle gagne un concours qui lui permet de voyager n’importe où sur la surface du globe, là où son désir veut le conduire. Mais Roy, c’est un petit malin : grâce aux bons conseils de son oncle juriste, il demande de voyager sur la station orbitale, qui, juridiquement est rattachée à la planète Terre. Parce que oui, à ce moment-là, on a un peu colonisé d’autres lieux du système solaire.
Roy passe donc quelques semaines à bord de la station, et on va y suivre son quotidien et ses aventures spatiales.

Ce que j’ai aimé : Le personnage de Roy est vraiment cool. C’est un ado comme en connaissent toutes les générations, à la fois se prenant comme un petit malin, à la fois émerveillé par tout ce qu’il découvre, à la fois un peu criant, à la fois curieux de ce qu’il vit et impliqué, parce qu’il se rend quand même compte de la chance qu’il a de vivre son aventure.
Ensuite, si on replace le roman dans son contexte historique, on voit que Clarke, bon comme le bon pain qu’il est, nous décrit un univers qui ne s’est pas forcément réalisé, mais qui reste crédible pour l’amateur de voyage dans l’espace. Et comme d’habitude, c’est un vrai plaisir de voir l’espace à travers ses yeux, car il est très bon pour nous faire voyager dans notre système solaire.
Enfin, comme tout bon roman, il y a quelques pistes de réflexion philosophiques qui sont lancées sur de grands thèmes traditionnels du genre : je repense notamment à la gestion des déchets en fonction des époques et la place de l’homme dans le grand tout. Mais, comme on regarde tout au travers des yeux d’un ado, les réflexions ne sont pas forcément poussées, ce sont juste des questionnements, que le lecteur pourra décider de triturer dans son cerveau ou pas.
Tout ça rend le roman très frais, très facile à lire et très distrayant. Je pense que ça peut être une bonne porte d’entrée pour les non amateurs du genre. Pour les autres, c’est un moment de détente assuré!
Ce que je n’ai pas aimé : Le bouquin a le défaut de sa qualité, il est très léger, et un peu court pour avoir vraiment le temps de se laisser emporter.

Note : 3/5
DianaCagothe
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L'Île des oubliés – Victoria Hislop

L'Île des oubliésTitre Original : The Island
Genre :
 
roman, historique, littérature anglaise
Auteur : Victoria Hislop
Année :  2006
Nombre de pages : 520

Résumé : Alexis, jeune anglaise d’origine crétoise, part en vacances avec son cher, mais pas très tendre, en vacances en Crète, et en profite pour retourner dans le village natal de sa mère pour y découvrir l’histoire familiale tenue secrète par sa mère.
Alexis se retrouve donc plongée trois générations en arrière, dans le village de Plaka, où son arrière-grand-mère, l’institutrice du village, contracte la lèpre. Maladie encore mal réputée et pas soignée, les lépreux crétois sont obligés d’être exilés sur l’île de Spinalonga, qui fait face à Plaka. Cette île, bien que ghetto, est loin de n’être qu’un mouroir. La lèpre, touchant toutes les couches de la population et tous les corps de métier, la vie se recrée là où personne ne le croyait possible. Spinalonga prospère comme une vraie petite ville, avec ses commerces, ses spectacles, son journal et ses petites histoires.
Alexis va découvrir que les liens de sa famille avec cette île sont très étroitement liés et que le destin va frapper la famille plusieurs fois, que ce soit pour le bonheur ou le malheur de cette lignée.

Ce que j’ai aimé : L’île de Spinalonga existe vraiment, et même si j’ai quelque temps habité dans une rue Raoul Follereau, je ne connaissais pas grand chose aux différentes formes de lèpre. C’est la partie la plus intéressante de ce roman un peu à l’eau de rose quand même. Ah oui, l’air de la Méditerranée et sa nourriture sont deux pans importants de ce roman, j’ai eu de l’odeur d’olive et des envies de feta pendant ces cinq cents et quelque pages.
Ce que je n’ai pas aimé : Le fil conducteur et cette histoire familiale sont pas mal, mais bon, n’est pas l’auteur d' »Autant en emporte le vent » qui veut. Bref, les meufs sont un peu trop de belles bonasses méditerranéennes frappées tragiquement par le destin…

Note : 4/5
DianaCagothe
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Lumière des jours enfuis – Arthur C. Clarke et Stephen Baxter

Lumière des jours enfuisTitre Original : The Light of other days
Genre :
 
 roman, science-fiction, hard science, littérature anglaise
Auteur : Arthur C. Clarke et Stephen Baxter
Année :  2000
Nombre de pages : 448

Résumé : On est dans quelques années. Un big astéroïde va se scratcher sur nous dans cinq siècles. Rien à faire pour l’arrêter, pas de Bruce Willis ni d’Aerosmith qui va se mettre à chanter à la fin. Donc on attend, plus ou moins sagement. Pendant ce temps-là, une nouvelle technologie est développée : la Camver. Au départ, on réussit à maitriser le concept du trou de ver pour relier deux points de l’espace ensemble et voir ce qu’il se passe « au bout du fil ». Ce qu’il y a de bien avec le machin, c’est qu’on peut être observé sans que ce soit détectable. Au fur et à mesure, l’outil se développe, devient accessible au plus grand nombre. Le côté pervers, c’est que c’est la fin totale et absolue de la vie privée. Alors, on a forcément des groupuscules qui veulent d’esquiver de ça, tout un tas de comportements qui changent etc. Mais le côté sympa du truc, c’est qu’on parvient également à explorer le passé. Et là, autant vous dire que, bon, l’histoire, les religions et les mythologies en prennent un coup!

Ce que j’ai aimé : C’est vrai que lorsqu’on essaie de résumer ce roman, ça paraît fouillis, tellement il y a de concept abordés : la fin et le début du monde, la vie privée, les trous de vers, le clonage. Mais on n’est pas avec des grands de la SF pour rien. Tout se tient incroyablement bien. Les personnages sont très attachants, même le très vénal Hiram à l’origine de tout ça. Une fois qu’on l’attaque, on ne lâche pas. Les apartés historiques sent incroyablement bien ficelés, avec notamment une très jolie réécriture de l’histoire de Jésus. Bref, encore un très bon roman de SF plutôt méconnu qui mériterait une meilleure place dans les bibliothèques.
Ce que je n’ai pas aimé : Pas grand chose.

Note : 4/5
DianaCagothe
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1984 – George Orwell

1984Titre Original : 1984
Genre :
 
roman, science-fiction, anticipation, littérature anglaise
Auteur : George Orwell
Année :  1949
Nombre de pages : 448

Résumé : Vraiment? Je dois vous résumer l’histoire? Allez bon, je suis sûre que, bien que dans l’inconscient collectif Big Brother soit omniprésent, tout le monde ne connaît pas l’histoire. C’est pourquoi je l’ai ressorti de mes cartons poussiéreux de lycéenne pour la relire, et aussi pour la savourer sous un nouveau jour, et dans un nouveau millénaire et un nouveau monde.
On commence par suivre celui qui sera notre héros, ou plutôt qui tentera de l’être, Winston. C’est un membre du Parti, mais pas une tête pensante. Ca fait quand même de lui quelqu’un de pas trop mal placé dans la société : en langage sondagien, on dirait que c’est la ménagère de moins de 50 ans, enfin bon, tu vois ce que je veux dire. Il a un boulot de merde dans un ministère, à manipuler de l’information, à refaire l’histoire au fur et à mesure des changements politiques. On est dans un monde assez simple : 3 pays/continents, toujours en guerre, à deux contre un, mais pas moyen de savoir si l’ennemi d’aujourd’hui est celui d’hier, puisque tout est continuellement manipulé.
Mais Winston, pas que débile et pas qu’obéissant, il voit passer certains trucs qui le chiffonnent, et il se met à réfléchir à cette société, à remettre en question ses acquis, et à ne plus forcément boire comme du petit lait ce que raconte le télécran et son leader, Big Brother (l’hyper-président, comme dirait aujourd’hui la journalistico-intelligentsia de la Rive Gauche, ou l’expert lambda de « C dans l’air »)

Ce que j’ai aimé : Winston, ce pauvre Winston. Ce qui le rend tellement attachant, c’est que ce n’est pas un héros, c’est toi et moi, juste un pauvre type, qui n’est pas tellement attirant, et qui commence tout juste à se poser des questions, aimerait améliorer un peu le quotidien, juste kiffer sa vie. Sa compagne Julia, avec qui il entretient des rapports un peu ambigus. Elle c’est une filoute, la grande révolution, toussa, ça ne l’intéresse pas : son délire c’est niquer le système pour carpe diem. Winston entretient avec elle des rapports ambigus, la déteste et l’aime à la fois, mais elle devient quand même une bouffée d’air frais dans ce monde de brutes.
Oui, ce n’est pas une image, c’est vraiment un monde de brutes. T’as intérêt à filer droit mon Coco, même quand tu fais ta gym le matin, gare à la vilaine qui te gueule dessus derrière le télécran. Orwell nous a conçu un fuckin’ cauchemar de life : déjà, ta vie c’est de la merde, dans un monde de merde, où tu bouffes même pas à ta faim, seul compte la collectivité et le moindre pet de travers te conduit en chambre de torture. Ton mantra dans ta vie de chiotte, c’est de tout faire pour Big Brother, ton leader charismatique. Plus rien ne compte d’autre. Pour que tu y arrives bien, on te lave le cerveau à chaque minute de ta vie, réécriture de l’histoire, mais aussi du présent, simplification à l’extrême de la langue pour te rétrécir la pensée comme une bite à poil en plein hiver. La Novlangue, nom d’une pipe, la Novlangue…
Alors au départ, t’enquilles le livre, à la fraîche, détendu du gland, tu n’y vois qu’une critique de l’U.R.S.S. (surtout si comme moi, tu viens d’une fin de siècle). Et c’est ce que j’y avais vu dans mes yeux de lycéenne. Entre temps, le monde a bien changé, moi aussi. C’est là que le bouquin prend toute son ampleur et te met toi, petit lecteur, dans un bon gros malaise de sous les fagots. Ca fait des années qu’on t’agite le cerveau avec Big Brother, grâce à Grand Gogole, t’as plus de vie toussa. Oui, bon, effectivement. Mais quand tu colles au bouzin l’actualité politique de ces trente dernières années, au fait qu’il faut toujours un Grand Satan, avant l’U.R.S.S., maintenant le Djihad, la croissance constante des pouvoirs de l’Etat, les castes, le maintien constant dans la peur, tellement en Vigipirate dont ils ont abusé de tout le nuancier du rouge. Pourquoi? Tu fermes le bouquin, tu pleures un bon coup, et tu dis non à la Propagande. Tu ne regarderas plus jamais un documentaire, ni sur TFM6, ni sur Arte, ni sur le Web, chacun essayant juste de coller dans le cerveau sa propre vision.
Pardon, je m’égare, mais ce livre à réouvert quelque chose en moi, une étincelle : non, je ne vais pas m’engager dans une quelconque cause, je veux juste rester libre et qu’on arrête de me ronger le cerveau. Merci Orwell, quel putain de visionnaire : tu fais mal, mais c’est pour mon bien.
Ce que je n’ai pas aimé : Devenir encore plus lucide…

Note : 5/5
DianaCagothe
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Le Meilleur des Mondes – Aldous Huxley

le meilleur des mondesTitre Original : Brave New World
Genre :
 
 roman, science-fiction, dystopie, anticipation, littérature anglaise
Auteur : Aldous Huxley
Année :  1932
Nombre de pages : 433

Résumé : Vraiment? Vous ne connaissez pas ce roman? Allons, allons, vous en connaissez au moins les grandes lignes. Quelque part, quelques siècles après notre Ford (oui, le roi de la bagnole, devenu icone de la religion consommation), un monde aseptisé. Pardon, un monde débarrassé de toute sa violence, de ses passions, de ses interrogations. Si la mort n’est pas encore vraiment tout à fait éradiquée, la maladie l’est, et son pendant, la vieillesse. Dans ce monde, pas besoin de chercher un sens à vie. On naît dans une éprouvette, avec quelques autres dizaines de clones de soi. On appartient à une caste, qui va de Alpha à Epsilon, avec chacune ses missions, ses travaux, ses divertissements. Et de la naissance à l’âge adulte, on est conditionné à être heureux dans ce monde, à dépenser de l’argent, à aimer son travail et s’acoquiner avec qui bon vous semble, tout en étant encouragé à consommer du Soma, la drogue légale qui vous transporte et sait bien tuer toute animosité en vous.
Des fois, on a beau naître dans une des cases prédéterminées, on est un peu à côté de la plaque, comme Bernard, cet Alpha à gueule de Delta, qui commence à penser un peu à part, aimerait conchier cette société. Il en aura l’occasion, lors d’une visite dans une réserve de sauvages : parce qu’il reste encore quelques personnes qui n’ont pas « profité » de ces belles révolutions du progrès, parce qu’on a estimé que ça n’aurait pas forcément été rentable. Dans cette réserve, Linda, une ancienne Beta, s’y est perdue de nombreuses années auparavant, et a eu, comble de vulgarité, un enfant, maintenant adulte : John. Bernard, pas benoît pour un sou, va ramener John dans sa civilisation, mais tout va perdre son sens, pour tous.
Ce que j’ai aimé : Vingt ans après une première lecture, même si l’histoire s’était peu ou prou effacée de ma mémoire, le monde m’avait marqué de manière indélébile. Je referme ce livre et je regarde ces deux décennies qui se sont écoulées et Huxley a été incroyablement visionnaire : je suis là, et je vois le monde qu’il nous décrit arriver. Oh bien sûr, pas forcément tel quel, mais la philosophie y est : l’abrutissement des masses.
Ce que je n’ai pas aimé : Rien, ce bouquin est un coup de poing.

Note : 5/5
DianaCagothe
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Le Long Détour – Arthur Bertram Chandler

Le Long DétourTitre Original : The Way Back
Genre :
 
roman, science-fiction, space opéra, littérature anglaise
Auteur : Arthur Bertram Chandler
Année :  1976
Nombre de pages : 224

Résumé : Attention, je marche sur les platebandes de Tristan, j’espère qu’il ne m’en voudra pas trop 😉
Bon, là, on embarque sur le Faraway, un super vaisseau conduit par un super commodore, Grimes. Ce gars-là, c’est un bon, mais là, il y a une couille dans le pâté : il est perdu comme un con. Et pas dans l’espace, ce serait trop simple, mais dans le temps.
C’est pas grave, il décide de revenir au point originel, la Terre : au moins, là-bas, ils pourront se retrouver dans la frise chronologique. Bon, dans le vaisseau, Grimes est le seul qui y a été vaguement quand il était gosse, mais il fait confiance en son instinct, parce que lui, c’est un vrai.
Forcément, ça va être la galère, et dans le Faraway, ça commence à sentir le Bounty mais pas la noix de coco. On croit qu’ils vont se tirer d’affaire quand ils trouvent enfin le système solaire, mais ça va être l’aventure, entre les Martiens qui les chassent à coup de batte, et les Terriens en plein ère biblo-mythologique.

Ce que j’ai aimé : J’ai trouvé ça vachement frais, avec des ficelles qu’on connaît bien, mais qui font tout le charme de la SF du XXe. On retrouve Grimes dans d’autres oeuvres de l’auteur, je me laisserai peut-être tenter.
Ce que je n’ai pas aimé : Bon, ça casse pas trois pattes à un canard non plus, les ficelles sont parfois un peu trop grosses.

Note : 4/5

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Les Chants de la Terre Lointaine – Arthur C. Clarke

Les Chants de la Terre LointaineTitre Original : The Songs of distant Earth
Genre :
 
roman, science-fiction, hard science, littérature anglaise
Auteur : Arthur C. Clarke
Année :  1986
Nombre de pages : 352

Résumé : La Terre s’auto-détruit aux environs de l’an 3000 et les humains ont eu un millénaire pour se préparer. La science a donc eu quelques trucs à tester pour faire survivre l’humanité. Elle a commencé par envoyer des « vaisseaux-semeurs » sur les planètes potentiellement habitables. Ces vaisseaux contenaient du matériel génétique et des bibliothèques de connaissances, pour recréer une nouvelle humanité. Plusieurs siècles passent, sans pouvoir savoir si ces vaisseaux ont réellement réussi à semer, que l’échéance approche. On construit donc un super vaisseau, le Magellan, pour embarquer la crème de la crème de l’humanité et l’envoyer sur Sagan Deux, une planète viable. Sauf qu’à un moment donné, le vaisseau doit se ravitailler et il lui faut une planète pleine de flotte.
Ils déboulent donc sur Thalassa et là, oh miracle, ils se rendent compte que l’un des vieux vaisseaux semeurs a accompli sa tâche.

Ce que j’ai aimé : Pfiou, d’étranges sensations à la lecture de ce bouquin. Clarke nous transporte dans une nostalgie sans nom. La Terre n’est plus depuis très longtemps, mais tout nous ramène à elle, mais il faut bien continuer à aller de l’avant et vivre. C’est de la nostalgie, mais sans tristesse. Je pense que ce bouquin parlera beaucoup aux déracinés. En plus, les théories scientifiques sont plutôt coolement et habilement menées. Bref, un bouquin qui se tient vraiment bien.
Ce que je n’ai pas aimé : C’était long et court à la fois. Oui, dit comme ça, c’est plutôt bizarre. Long, parce qu’on tourne un peu en rond parfois, que ça en devient pesant. Et court, parce que certaines choses manquent de développement, comme par exemple les Scorps, les créatures sous-marines qu’on commence à découvrir mais qui sont finalement abandonnées. C’est bien dommage, il manquait peu de choses pour en faire un chef-d’œuvre.

Note : 4/5
DianaCagothe
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Le Silmarillion – J.R.R. Tolkien

Titre Original : The Silmarillion 
Genre :
roman, fantasy, littérature anglaise, nouvelles
Auteur : J.R.R. Tolkien
Année :  1977
Nombre de pages : 443



Résumé : Je vais vous avouer quelque chose, je ne sais même pas par quel bout prendre ce monument, je ne suis pas digne, un peu comme Wayne & Garth devant Alice Cooper.
Tout d’abord, on va situer un peu chronologiquement avec ce que vous connaissez de Tolkien : Bilbo et le Seigneur des Anneaux racontent chacun une année du Troisième Age. Le Silmarillion raconte, quant à lui, les quelques 7000 années précédentes.
C’est une oeuvre posthume de Tolkien, dont le fils Christopher a activement travaillé pour donner un sens et une cohérence aux tonnes de notes qui ont jalonné la vie de l’auteur autour de la création de l’univers. Le récit se découpe donc en plusieurs parties :

Ainulindalë : Au commencement, il n’y avait rien, sauf Eru Ilúvatar. Vous l’aurez compris, on est dans une espèce de Génèse d’Eä. Ilúvatar crée les Ainur, sortes de divinités, auxquels il fait jouer une grande symphonie qui elle-même créera l’univers. La partition n’est pas écrite mais Ilúvatar joue un espèce de chef d’orchestre. Melkor, un des plus puissants Ainur, se laisse emporter par la vibz, et nous joue un solo de sa sauce, ce qui n’est pas trop du goût du patron. A partir de cette musique sera créé le monde et certains Ainur décident de s’y installer : les plus puissants seront les Valar, les autres, les Maiar.
Valaquenta : On reprend les Ainur et on en apprend un peu plus sur ces Dieux et surtout ceux qui décident de s’installer dans le monde pour attendre l’arrivée des Enfants d’Ilúvatar.
Quenta Silmarillion : Autrement dit, le cœur de l’œuvre. Les Valar kiffent la vibz puis arrivent les Enfants d’Ilúvatar, les Elfes. Ils leur proposent de partager leur Eden, Valinor. Pendant ce temps-là, Melkor, devenu très très méchant, fait la misère à tout le monde, et gagne son surnom de Morgoth, le Noir Ennemi. Les Valar le capturent et après plusieurs siècles le relâchent et lui pardonnent tout. Il en profite pour semer la zizanie entre tout ce petit monde, est exilé et revient se venger. Dans sa destruction périssent Laurelin et Telperion, les arbres qui éclairaient le monde. Heureusement, Fëanor en avait emprisonné un peu de lumière dans les Silmarils, trois joyaux dont la beauté n’a jamais été égalée. Pas de bol, dans la baston, Morgoth se casse en Terre du Milieu avec.
https://www.youtube.com/watch?v=kZ1bbXUEweQ
Fëanor, fou de rage, prête un serment avec ses sept fils, combattre n’importe qui possèderait un Silmarils et de les récupérer à n’importe quel prix. Les Elfes, qui prennent le nom de Noldor, tournent le dos aux Valar et partent vers la Terre du Milieu. Au passage, ils massacrent d’autres Elfes, les Teleri, pour leur voler leur sublimes bateaux, et par cet acte se retrouvent maudits par le Valar Mandos, condamnés à errer perpétuellement, ne jamais connaître la paix, et ne se semer que le malheur. On se bat alors sans cesse contre Morgoth. Fëanor finit par crever dans l’une d’elles, mais les fils sont là pour porter l’héritage et ses conséquences. Pendant ce temps là, les premiers Hommes commencent à débouler. Certains peuplent s’allient à Morgoth, d’autres aux Elfes. Beren, un homme, tombe amoureux de Lúthien, la plus belle des elfes, mais papa Thingol répugne à lâcher sa main. Si Beren veut l’avoir, qu’il ramène donc un Silmarils. Le couple arrive à faire un exploit, en arrachant un des joyaux à la couronne de Morgoth. Leur histoire connaît tellement de bouleversements et de hauts faits que, non seulement les fils de Fëanor décident de leur foutre temporairement la paix et de leur laisser le joyau, mais aussi leur descendance aura le choix entre une vie d’Elfe ou une vie d’Humain. A leur mort, les fils de Fëanor repartent à l’attaque et butent le fils de Beren et Lúthien, Dior. Sa fille, Elwing, et son mari Eärendil, réussissent l’exploit de parvenir à Valinor et plaider la cause des Elfes et des Hommes. Les Valar repartent alors en guerre contre Morgoth qui est vaincu et exilé définitivement. Les Valar pardonnent aux Elfes, mais les deux fils de Fëanor restant refusent tout en bloc. Leur serment si terrible finit par les détruire et détruire les Silmarils. Ainsi prend fin le Premier Âge.
Akallabêth : Après la chute de Morgoth, les Valar donnent aux Hommes qui ont combattu valeureusement à leur côté l’île de Númenor. Encore un espèce d’Eden, et leur fruit de l’arbre de connaissance à ne pas croquer, c’est de ne pas trop explorer l’Ouest pour chercher à rejoindre Valinor. Au départ, ça se passe super bien, mais celui qui tient le rôle du serpent, le Maia Sauron finit par gagner le cœur des Dúnedain, les faire jalouser les Elfes et les lancer à l’attaque de Valinor. Ilúvatar est tellement furax qu’il coule Númenor et change la face du monde. Les Hommes restés fidèles aux Valar réussissent à s’échapper en Terre du Milieu mais Sauron aussi. Ainsi prend fin le Second Âge.
Les Anneaux de pouvoir et le Troisième Âge : on arrive de nouveau en terrain connu et je laisse Galadriel ainsi que Peter Jackson raconter ça, tellement leur prologue est réussi, et tellement encore, je ne suis pas digne!
https://www.youtube.com/watch?v=J-ydDCNk6rE

Ce que j’ai aimé : Epique, en veux-tu, épique en voilà! J’avais déjà bien été scotchée à ma première lecture du Seigneur des Anneaux, mais là, plaquage au sol direct. Cet univers que Tolkien a créé est si riche, si cohérent, qu’on s’y croit, et qu’on a envie d’y rester. Bon, d’abord, parental advisory explicit content, je ne vous conseillerais pas de commencer par-là si vous ne connaissez pas trop Tolkien. C’est riche, c’est dense, ça va vite, le monde change plusieurs fois de visage, et il y a foultitude de races, de personnages, de langues, de tout. Si vous êtes initié, alors là, ce bouquin est carrément vertigineux : à chaque lecture, et seul Eru saurait les compter, je ne peux en décrocher. Le moindre geste du quotidien devient douloureux : manger, dormir, travailler. Je n’ai qu’une envie, y replonger. Oui, je sais, c’est une façon un peu flippante d’en parler, mais rares ont été les œuvres qui m’ont embarqué comme ça . Et surtout, la principale qualité que j’apprécie dans une œuvre, c’est l’absence de manichéisme. Oui, il y a les gentils et les méchants, mais rien n’est aussi simple. Cela rend tous ces personnages bien réels à mes yeux.

Ce que je n’ai pas aimé : A la fermeture, devoir lutter pour pas recommencer tout de suite.

Note : 5/5

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Iron Man, mon voyage au paradis et en enfer avec Black Sabbath – Tony Iommi

IRON MAN Mon voyage au Paradis et en Enfer avec Black SabbathTitre Original : Iron Man: My Journey Through Heaven and Hell with Black Sabbath
Genre :
 
biographie, littérature anglaise
Auteur : Tony Iommi
Année :  2011
Nombre de pages : 480

Résumé : Pour le commun des mortels, Black Sabbath, ça dit vaguement quelque chose, peut-être une musique vaguement sataniste et démoniaque. Si on vous parle de son membre, le plus célèbre, Ozzy Osbourne, tout de suite, il y a une petite lueur dans le regard : la drogue et la déchéance, c’est moche, mais on adore en rigoler devant sa real TV avec sa famille hystérique.
Tout de suite, on va remettre les choses en place, ici, on est dans le putain de mythique. Iommi, c’est le gratteux historique et unique membre permanent du groupe. C’est lui qui a tout révolutionné, et ça tient à peu de choses. Tony, il grandit dans une baraque miteuse anglaise : un peu rebelle, d’une famille italienne qui fait de l’accordéon à l’occase, pas très studieux et amoureux de la gratte. Il se consacre à sa passion et commence même à avoir un petit succès, au point de se faire engager dans un groupe qui tourne en Europe. Il va donc falloir lâcher son job à l’usine. Un midi, en revenant bouffer à la maison, il annonce à sa daronne que pour lui c’est fini cette vie. Elle, pleine de principes, lui intime de finir sa journée de travail.
Et là, on rentre dans la fuckin’ légende, qui tient vraiment à peu de choses et à beaucoup. Parce que ce jour là, Tony, il est pas à son poste habituel, il a la tête pleine de rêves de rockstaritude, et plus que quelques heures à tirer. Et Paf le chien, euh enfin le Tony : accident du travail et deux phalanges en moins. Pour un gratteux, autant vous dire qu’à côté, l’histoire de Perrette et le pot au lait, ça fait figure d’histoire drôle. Fin du monde, apocalypse cataclysmique, appelle ça comme tu veux mon pote, c’est la fin des haricots. Jusqu’à ce qu’on lui fasse écouter du Django, qui lui aussi avait des bouts de paluche en moins. Tony, alors, se bricole des espèces de prothèses qu’il utilise encore aujourd’hui, faites de bouchons de bouteille de liquide vaisselle et de bouts d’une vieille veste en cuir élimée. Et puis, il cherche à poser ses accords d’une manière suffisamment confortable pour pas trop souffrir. Et PAF DANS TA TRONCHE DE CAKE, il fait des accords bien gras qui sonnent trop cool : sans le faire exprès, il a ressorti le Triton. Si tu connais pas, ou juste pour le plaisir de la culturitude, écoute vraiment leur premier album, ça dure que quarante minutes :

http://www.youtube.com/watch?v=h4m79oGDT_I
Bon, mais tout ça c’est que le début de l’histoire. Tony nous raconte comment c’est dur de devenir rock star, puis de redevenir has been, de toujours devoir être inspiré. Mais aussi comment c’est trop bien la drogue (enfin SAYMAL mais ça fait passer quand même de bons moments). Black Sab’, par moments, ça part bien en couille, ça change plein de fois de compo. Mais il faut que je te parle aussi de Ronnie James Dio, autre chanteur charismatique du groupe. Toi, commun des mortels, tu le connais surtout pour ça, parce que c’est lui qui chante :
http://www.youtube.com/watch?v=YK2Pltm8ZsQ
Moi, à la base, j’étais grande fana de la période Ozzy et le reste bof bof. Mais mon mec, métalleux à licornes et paillettes dans l’âme, m’a promené au Hellfest justement pendant la période Heaven & Hell. Le paradis et l’enfer, c’est le grand délire de Dio, mais c’est aussi le nom d’un de leurs grands tubes et du merveilleux album éponyme :
http://www.youtube.com/watch?v=3XRtNuekdiU
Alors, la vieillesse venant, Dio, Tony et les autres ont eu envie de jammer ensemble, mais envie de changer un peu de Black Sabbath mais pas trop. Ils ont fait un album du tonnerre et une tournée. Et c’est là qu’on en revient au Hellfest. On est allés les voir, parce que bon, des mythes, ça se rate pas. Je te raconte pas ce que je me suis pris dans la tronche : le Ronnie, il a tellement de coffre et une si jolie voix que toutes tes cordes sensibles se mettent à branler. J’ai chialé du début à la fin, trop d’émotions. Le mythe, je l’ai vécu, et ça, ça n’a pas de prix.
Iron Man
Ce que j’ai aimé : Quand on a une vie fantastique, c’est assez normal que la bio soit fantastique. Mais avoir le point de vue de l’intérieur d’un groupe, c’est assez rare. Iommi nous livre un document qui n’est pas seulement à destination de la fanbase, mais de tous. Ses aventures sont racontées de manière humble, où il n’a pas toujours forcément le beau rôle, au contraire. C’est bourré d’humour et de bons moments, on n’en décroche pas.
Ce que je n’ai pas aimé : Rien.

Note : 5/5
Plumpy Trash
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Une place à prendre – J.K. Rowling

Une place à prendreTitre Original : Casual Vacancy
Genre :
 
roman, drame, littérature anglaise
Auteur : J.K. Rowling
Année :  2012
Nombre de pages : 680
Résumé :Oui, pas encore d’Harry Sanctu le pottier dans nos chiottes. Pas que je ne les aie pas lu, plutôt que je n’ai pas (encore) la foi de les relire pour vous. Mais bon, fallait bien voir ce que ça donnait cette best-selleuse en dehors de Poudlard.
Ça se passe toujours chez les brittons dans une petite bourgade où ça sent bon le pognon, le commérage et la bienséance. Le roman commence par la rupture d’anévrisme du conseiller paroissial Fairbrother : son nom de famille parle de lui même. C’était le gars parfait, qui vient de la cité pauvre d’à côté, et qui s’en enrichi, tout en étant le pote de tout le monde, charisme +12 même sans Loréliane.
Forcément, dans le bled, à sa mort, même si tout le monde sent bien qu’il est assez irremplaçable, les morpions commencent à démanger tous les slips pour prendre sa place au Conseil. V’là la gloire, tu me diras, mais eux, ça les excite tous plus que Pamela dans son maillot de bain rouge. J.K. à un moment nous parle d’une « bonde humaine » en parlant de l’épicier, mais je crois que ça résume assez bien les personnages. Ils ont tous un côté vil pour tisser cette « intrigue locale et sybilline« , autant les parents que les gamins. 
Ce que j’ai aimé : Ca se lit vite, c’est accessible à toutes générations. J’aime bien également le côté voyeur de ce type de huis-presque-clos. Et puis, ça m’a beaucoup mais alors beaucoup fait penser à un de mes films cultes, Hot Fuzz, l’humour en moins.
Ce que je n’ai pas aimé : Mais c’est quoi cette couverture hyper cheum? Nan, mais sérieux, c’est juste pas possible. Et puis, le livre pèse un âne mort! J’aurais apprécié que l’éditeur choisisse une police un peu plus petite pour en faire un bouquin transportable (sans treuil nécessaire évidemment).

Note : 5/5
Plumpy Trash