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Yvette – Guy de Maupassant

yvetteTitre Original : Yvette
Genre :  nouvelle, classique, littérature française
Auteur : Guy de Maupassant
Année :  1884
Nombre de pages : 174
Résumé : Yvette, jeune fille, héritière de la marquise Obardi, est une personne charmeuse, charmante, cultivée, curieuse de tout. Entourée de gens de la bonne société, elle a naturellement plusieurs prétendants, enfin, des messieurs de bonne compagnie qui lui tournent plutôt autour. Son cœur balance pour Servigny, qui la désire, mais pas comme épouse, comme Yvette l’imagine.
Mais, entre enfance et adolescence, Maupassant va faire d’Yvette une femme qui va se rendre compte qu’elle n’épousera jamais personne, fille de courtisane, elle est condamnée à courtiser aussi pour maintenir son train de vie. Cette transition se fera évidemment dans la douleur.
Ce que j’ai aimé : Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas tapé un classique, pourquoi? C’est toujours aussi bien. Ici, on en apprend beaucoup sur la condition féminine, et les classes sociales : déjà, pas moyen de se sortir de son milieu. D’autre part, quand tu es une nana, tu ne travailles pas, tu fais des gosses et tu subis. Ta seule porte de sortie c’est la prostitution. Un peu déprimant tout ça? Pas du tout. Evidemment, on va avoir mal pour Yvette, quand elle réalise que son père Noël a elle n’existe pas. Mais elle va transcender tout ça et c’est la force de cette nouvelle.
Ce que je n’ai pas aimé : C’est tellement court!
NDLR : je tiens évidemment à remercier ma couille d’amour, qui au travers des âges continue à réveiller mon cœur féministe.

Note : 4/5
DianaCagothe
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Iles de l'espace – Arthur C. Clarke

Iles de l'espaceTitre Original : Islands in the sky
Genre :  roman, science-fiction, hard science, littérature anglaise
Auteur : Arthur C. Clarke
Année :  1952
Nombre de pages : 224
Résumé : Roy, un ado lambda du XXe siècle gagne un concours qui lui permet de voyager n’importe où sur la surface du globe, là où son désir veut le conduire. Mais Roy, c’est un petit malin : grâce aux bons conseils de son oncle juriste, il demande de voyager sur la station orbitale, qui, juridiquement est rattachée à la planète Terre. Parce que oui, à ce moment-là, on a un peu colonisé d’autres lieux du système solaire.
Roy passe donc quelques semaines à bord de la station, et on va y suivre son quotidien et ses aventures spatiales.

Ce que j’ai aimé : Le personnage de Roy est vraiment cool. C’est un ado comme en connaissent toutes les générations, à la fois se prenant comme un petit malin, à la fois émerveillé par tout ce qu’il découvre, à la fois un peu criant, à la fois curieux de ce qu’il vit et impliqué, parce qu’il se rend quand même compte de la chance qu’il a de vivre son aventure.
Ensuite, si on replace le roman dans son contexte historique, on voit que Clarke, bon comme le bon pain qu’il est, nous décrit un univers qui ne s’est pas forcément réalisé, mais qui reste crédible pour l’amateur de voyage dans l’espace. Et comme d’habitude, c’est un vrai plaisir de voir l’espace à travers ses yeux, car il est très bon pour nous faire voyager dans notre système solaire.
Enfin, comme tout bon roman, il y a quelques pistes de réflexion philosophiques qui sont lancées sur de grands thèmes traditionnels du genre : je repense notamment à la gestion des déchets en fonction des époques et la place de l’homme dans le grand tout. Mais, comme on regarde tout au travers des yeux d’un ado, les réflexions ne sont pas forcément poussées, ce sont juste des questionnements, que le lecteur pourra décider de triturer dans son cerveau ou pas.
Tout ça rend le roman très frais, très facile à lire et très distrayant. Je pense que ça peut être une bonne porte d’entrée pour les non amateurs du genre. Pour les autres, c’est un moment de détente assuré!
Ce que je n’ai pas aimé : Le bouquin a le défaut de sa qualité, il est très léger, et un peu court pour avoir vraiment le temps de se laisser emporter.

Note : 3/5
DianaCagothe
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Mille Soleils Splendides – Khaled Hosseini

Mille Soleils SplendidesTitre Original : A thousand splendid suns
Genre :
 
roman, drame, historiquelittérature américaine
Auteur : Khaled Hosseini
Année :  2007
Nombre de pages : 414

Résumé : On va suivre le destin de deux femmes en Afghanistan. Ces deux femmes ont quelques années d’écart, mais les destins de Mariam et Laila vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Mariam, tout d’abord, est une fille illégitime d’un riche propriétaire de cinéma. Elle passera une enfance heureuse chez sa mère, en recluses mais en idolâtrant  ce père qui ne vient la voir qu’une fois par semaine. A l’adolescence, elle tente de se faire une vie avec son père, sa mère s’en suicidera. Comme on ne peut décemment garder une fille illégitime, elle sera mariée à la va-vite à un homme de Kaboul, qui, bien que vieux, plutôt gentil au départ, finira par s’aigrir de ne pas réussir à avoir d’enfants avec Mariam.
Lorsque Mariam arrive à Kaboul, Laila n’est qu’une enfant de sa rue. Elle aussi a une enfance plutôt heureuse, même si elle la passe dans l’ombre de ses deux grands frères, qu’elle ne connait pas et qui se battent au côté de Massoud.Quand Kaboul commence à voler sous les bombes, elle se retrouve seule, enceinte, et acceptera d’être mariée à Rachid, le mari de Mariam pour sauver son enfant.
D’abord ennemies; ces deux femmes découvriront la solidarité.

Ce que j’ai aimé : Putain, j’ai adoré ce bouquin. D’abord, c’est une superbe saga familiale, un peu à la Cent Ans de Solitude. Alors ça aborde la condition de la femme d’une manière pas du tout manichéenne ni occidentaliste à mort, mais plutôt sur le côté traditionaliste, même si bon, au bout d’un moment, quand les talibans déboulent, ça part en eau de boudin. Ce que j’ai aussi aimé dans ce bouquin, c’est la trame historique : j’ai enfin réussi à comprendre le contexte géo-politique de ces quarante dernières années en Afghanistan, et ça c’est la valeur ajoutée du bouquin.
Ce que je n’ai pas aimé : Des ficelles de best-seller un peu trop grosses parfois qui gâchent un peu tout ça.

Note : 4/5
DianaCagothe
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Cuentos – Edgar Allan Poe

CuentosTitre Original : Cuentos
Genre :
 
nouvelles, fantastique, horreur, polar, classique, littérature américaine
Auteur : Edgar Allan Poe
Année :  2009
Nombre de pages : 307

Résumé : Lors de vacances cette année, on a fini par trouver une librairie en Espagne, mais ça a été dur. Enfin bref, il fallait que je reparte avec un souvenir. J’ai tourné, retourné et retourné, quand mon chéri est apparu avec cet objet entre les mains, j’ai dit banco! C’était l’occasion pour moi de découvrir Poe (oui, honte à moi).
On retrouve dans cette édition hispanique du bicentenaire de sa naissance quatorze nouvelles assez différentes les unes des autres qui montrent un panel assez varié des thématiques abordées par Poe.
Tantôt, il aime se la jouer Sherlock, en enquêtant sur des des faits réels non élucidés, notamment lorsqu’il met en scène le personnage de Dupin, dans trois nouvelles, où celui-ci est vraiment plus futé que la police. Les autres nouvelles sont plus orientées dans un univers sombre, gothique et fantastique qui ont fait sa grande réputation.

Ce que j’ai aimé : Tout d’abord, je vais parler de l’objet. C’est, je crois, le premier livre neuf à couverture rigide qu’on m’offre. Tout de suite, ça plonge dans des sensations de lecture et un univers bien adapté au contenu.
J’ai donc fait durer ce livre, que j’ai mis des semaines à lire, par pur plaisir.
Concernant le contenu, j’ai découvert vraiment Poe. Oui, bon, c’est un classique, bla, bla. Mais il a vraiment une plume de qualité, et une capacité étonnante à te plonger, toi lecteur, dans des univers parallèles. Bref, j’ai adoré.
Ce que je n’ai pas aimé : Ca faisait très longtemps que je n’avais pas lu en espagnol, il a fallu faire de la gymnastique cérébrale.

Note : 4/5
DianaCagothe
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L'Île des oubliés – Victoria Hislop

L'Île des oubliésTitre Original : The Island
Genre :
 
roman, historique, littérature anglaise
Auteur : Victoria Hislop
Année :  2006
Nombre de pages : 520

Résumé : Alexis, jeune anglaise d’origine crétoise, part en vacances avec son cher, mais pas très tendre, en vacances en Crète, et en profite pour retourner dans le village natal de sa mère pour y découvrir l’histoire familiale tenue secrète par sa mère.
Alexis se retrouve donc plongée trois générations en arrière, dans le village de Plaka, où son arrière-grand-mère, l’institutrice du village, contracte la lèpre. Maladie encore mal réputée et pas soignée, les lépreux crétois sont obligés d’être exilés sur l’île de Spinalonga, qui fait face à Plaka. Cette île, bien que ghetto, est loin de n’être qu’un mouroir. La lèpre, touchant toutes les couches de la population et tous les corps de métier, la vie se recrée là où personne ne le croyait possible. Spinalonga prospère comme une vraie petite ville, avec ses commerces, ses spectacles, son journal et ses petites histoires.
Alexis va découvrir que les liens de sa famille avec cette île sont très étroitement liés et que le destin va frapper la famille plusieurs fois, que ce soit pour le bonheur ou le malheur de cette lignée.

Ce que j’ai aimé : L’île de Spinalonga existe vraiment, et même si j’ai quelque temps habité dans une rue Raoul Follereau, je ne connaissais pas grand chose aux différentes formes de lèpre. C’est la partie la plus intéressante de ce roman un peu à l’eau de rose quand même. Ah oui, l’air de la Méditerranée et sa nourriture sont deux pans importants de ce roman, j’ai eu de l’odeur d’olive et des envies de feta pendant ces cinq cents et quelque pages.
Ce que je n’ai pas aimé : Le fil conducteur et cette histoire familiale sont pas mal, mais bon, n’est pas l’auteur d' »Autant en emporte le vent » qui veut. Bref, les meufs sont un peu trop de belles bonasses méditerranéennes frappées tragiquement par le destin…

Note : 4/5
DianaCagothe
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Quand le Diable sortit de la salle de bains – Sophie Divry

Quand le Diable sortit de la salle de bainsTitre Original : Quand le Diable sortit de la salle de bains
Genre :
 
roman, fantastique, littérature française
Auteur : Sophie Divry
Année :  2015
Nombre de pages : 320

Résumé : On va suivre les déboires de la spirale infernale de la mort qui tue d’une jeune romancière (l’auteure?) qui, nous raconte son quotidien de chômeuse en ASS : la facture qui te fait basculer dans le découvert, la folie du café en terrasse après avoir fait des courses très, très raisonnables – à savoir, pâtes + pâtes + pâtes, les méandres du 3949 et ses subtilités (que celui qui ne l’a jamais vécu me jette la première pierre).
Oui, mais, la narratrice ne vit pas seule dans sa tête. En dehors de ses moments aventureux où elle éclate des bulles dans un bubble machin quelconque, elle partage son quotidien avec son meilleur ami, obsédé par le fait de se faire sa voisine, son démon personnel, Lorchus, qui prendra possession de certaines pages, notamment en y dessinant une sculpturale bitasse, et sa mère, moralisatrice et reine des mots-valises à ses heures perdues.
Ce que j’ai aimé : Encore un bouquin sur la misère de notre société? Oui, mais naaaaan. Putain que c’était drôle! D’un quotidien banalement tragique, l’auteure en fait une épopée fantastique, où on ne s’ennuie jamais, on rit plus souvent qu’à son tour. Et pourtant, vous savez, je n’aime pas vraiment les trucs drôles, ça ne me fait jamais rire.
Ce que je n’ai pas aimé : C’est un peu trop décousu parfois, mais heureusement, c’est court.

Note : 3/5
DianaCagothe
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Vernon Subutex 2 – Virginie Despentes

Vernon Subutex 2Titre Original : Vernon Subutex 2
Genre :
 
roman, littérature française
Auteur : Virginie Despentes
Année :  2015
Nombre de pages : 400

Résumé : Xavier est sorti de l’hôpital, Vernon a terminé de se déconnecter de la réalité. Il squatte les alentours des Buttes Chaumont, alors que toute la bande le cherche encore. Cette fois, la Hyène a fini par mettre la main sur le testament d’Alex Bleach, et, contre toute attente, elle ne va pas encaisser cash la thune après le visionnage, mais rassembler tous les personnages qui gravitaient autour de Vernon, ainsi que la fille de Vodka Satana.
Une espèce de fratrie se crée alors, rassemblant tous ces personnages disparates, des SDF, au facho, en passant par la bourgeoise, au milieu de laquelle Vernon se retrouve dans une phase de révélation qui donne l’impression à tous qu’il est devenu gourou. Une ère de paix et de joie post-hippie règne alors sur ces Buttes-Chaumont.

Ce que j’ai aimé : Si le premier tome m’avait un peu laissée perplexe au départ, j’ai dévoré celui-ci en exactement deux jours. Je n’ai jamais lu un Despentes aussi « heureux ». Bon évidemment, on reste dans la sphère trashouille, faut pas déconner, mais j’attends impatiemment le troisième tome.
Ce que je n’ai pas aimé : Rien, un vrai coup de coeur, même si c’était un peu « hors des sentiers battus » typiques de Despentes

Note : 4/5
DianaCagothe
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Lumière des jours enfuis – Arthur C. Clarke et Stephen Baxter

Lumière des jours enfuisTitre Original : The Light of other days
Genre :
 
 roman, science-fiction, hard science, littérature anglaise
Auteur : Arthur C. Clarke et Stephen Baxter
Année :  2000
Nombre de pages : 448

Résumé : On est dans quelques années. Un big astéroïde va se scratcher sur nous dans cinq siècles. Rien à faire pour l’arrêter, pas de Bruce Willis ni d’Aerosmith qui va se mettre à chanter à la fin. Donc on attend, plus ou moins sagement. Pendant ce temps-là, une nouvelle technologie est développée : la Camver. Au départ, on réussit à maitriser le concept du trou de ver pour relier deux points de l’espace ensemble et voir ce qu’il se passe « au bout du fil ». Ce qu’il y a de bien avec le machin, c’est qu’on peut être observé sans que ce soit détectable. Au fur et à mesure, l’outil se développe, devient accessible au plus grand nombre. Le côté pervers, c’est que c’est la fin totale et absolue de la vie privée. Alors, on a forcément des groupuscules qui veulent d’esquiver de ça, tout un tas de comportements qui changent etc. Mais le côté sympa du truc, c’est qu’on parvient également à explorer le passé. Et là, autant vous dire que, bon, l’histoire, les religions et les mythologies en prennent un coup!

Ce que j’ai aimé : C’est vrai que lorsqu’on essaie de résumer ce roman, ça paraît fouillis, tellement il y a de concept abordés : la fin et le début du monde, la vie privée, les trous de vers, le clonage. Mais on n’est pas avec des grands de la SF pour rien. Tout se tient incroyablement bien. Les personnages sont très attachants, même le très vénal Hiram à l’origine de tout ça. Une fois qu’on l’attaque, on ne lâche pas. Les apartés historiques sent incroyablement bien ficelés, avec notamment une très jolie réécriture de l’histoire de Jésus. Bref, encore un très bon roman de SF plutôt méconnu qui mériterait une meilleure place dans les bibliothèques.
Ce que je n’ai pas aimé : Pas grand chose.

Note : 4/5
DianaCagothe
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Vernon Subutex 1 – Virginie Despentes

Vernon Subutex 1Titre Original : Vernon Subutex 1
Genre :
 
roman, littérature française
Auteur : Virginie Despentes
Année :  2014
Nombre de pages : 400

Résumé : Vernon Subutex, ça a été un putain de disquaire : pointu dans son domaine, charmant mais pas charmeur, avec le regard bleu comme le fond de la piscine. Dans les eighties, il a fréquenté toute la rockosphère, ambiance cuir du perf’ et vinyle de platine, avant que toute cette jeunesse ne réussisse dans la musique, ne s’embourgeoise dans les maisons de disques ou dans la réal  de docs ou films à 3 spectateurs, ou ne pose finalement définitivement son instrument pour rejoindre la prolétaire banlieue. Et puis, crise du disque, Vernon ferme boutique, vivote des aides sociales, sans vraiment trouver de porte de sortie : ben oui, que veux-tu trouver comme nouveau métier à la quarantaine bien passée. Finalement, une facture en entraînant une autre, il faut bien lâcher son appart’, surtout que son pote Alex Beach, banquier de fortune pour Vernon, mais rock star pour le reste du monde, vient de passer l’arme à gauche. Comme il faut bien pioncer quelque part, Vernon squatte à droite et à gauche, dans tout le panel francilien de ses connaissances, avant de finir par dormir définitivement dehors. Mais Vernon possède aussi les bandes « testamentaires » d’Alex, et suscitera malgré lui, beaucoup d’intérêt.

Ce que j’ai aimé : Ah Virginie, je redoutais un peu de te retrouver, je t’avoue. Comme une vieille copine, une vieille amourette, il y a 15 ans, tu savais écrire tout ce qu’il y avait de colère et de rage à l’intérieur de moi. Je t’ai aimée comme auteure, vraiment, passionnément, du fond de la tripe. Alors forcément, j’étais à  la fois excitée et un peu stressée de te retrouver, peur aussi que l’étincelle soit partie. Franchement, tu as plutôt bien vieilli et tes histoires aussi. Tu me racontes tellement bien toutes les crises de la quarantaine à travers tous les points de vue de tous tes personnages, la vie qui n’est plus devant soi, la déliquescence quelle qu’elle soit, notre dégénérescence. Merci Virginie.
Ce que je n’ai pas aimé : J’avoue, mes retrouvailles avec toi ont été un peu difficiles, j’ai mis du temps à comprendre où tu voulais m’emmener, quelle histoire tu voulais me raconter.

Note : 4/5
DianaCagothe
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2084 : la fin du monde – Boualem Sansal

2084Titre Original : 2084 : la fin du monde
Genre :
 
roman, anticipation, science-fiction, littérature algérienne
Auteur : Boualem Sansal
Année :  2015
Nombre de pages : 274

Résumé : Ce n’est pas une référence, c’est un pic, un cap, une péninsule : oui, quelqu’un s’est attaqué à la suite de 1984. Le monde se résume à l’Abistan, le pays d’Abi, le délégué de Yölah. L’abistanais ne vit que pour ses rites religieux, ne sort jamais de son quartier, jubile à dénoncer son petit voisin. Bref, un peuple simple, avec des idées simples.
Forcément, un gars, va petit à petit, juste commencer à s’interroger. Remettre en question, pas question, mais juste essayer de comprendre.

Ce que j’ai aimé : Le roman se lit très bien, très vite, comme un livre de rentrée… L’auteur a construit une religion nouvelle à partir de ce que l’on imagine les restes de l’Islam : autant par les tenues, que par la place de la femme, le nombre de prières, le désert. Bref, il a assez bossé son univers.
Ce que je n’ai pas aimé : Peut-être que j’enchaîne trop tôt par rapport à 1984, mais je ne suis que déception. Tout d’abord, on reste grosso modo dans la même histoire avec la même trame : le lambda qui se questionne sur le monde qui l’entoure, un langage affaibli au maximum pour limiter la pensée, une élite qui opprime son peuple  pour mener un train de vie de pacha. Sansal a remâché Orwell : là où Orwell s’inspirait du communisme, le grand Satan de l’époque, pour donner vie à sa vision horrible de l’avenir, Sansal essaie de calquer le modèle totalitaire mais du point de vue religieux. Bon, c’est dans l’air du temps, hein? Mais là où il abuse, c’est qu’il nous reprend le génialissime coup du novlangue. Mais du coup, on n’a qu’une impression de couette en patchwork dans une vieille cabane texane : c’est joli de loin, mais ce n’est pas la tapisserie de Bayeux. Loin de l’hommage, j’y vois l’opportunisme du plagiat au grand jour, celui qu’on n’osera pas dénoncer parce qu’assumé.

Note : 2/5
DianaCagothe