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Bloc 11 – Piero Degli Antoni

Genre :  historique, roman, drame
Auteur : Piero Degli Antoni
Année :  2010
Nombre de pages : 280

Résumé : On est en 1944, à Auschwitz. Un autre monde, quoi. Il y a eu une évasion de trois prisonniers. Dans ce cas-là, il est d’usage de fusiller des camarades restants sur place. Mais des fois, les nazis ont de l’imagination et cette fois, le commandant a une nouvelle idée. On va pas simplement faire une banale fusillade. Pendant qu’il fait tranquillou une partie d’échecs avec son gamin, il demande à ce qu’on enferme 10 prisonniers dans le bloc 11 et leur laisse la nuit pour décider lequel d’entre eux sera fusillé au petit matin. Evidemment, dans ce genre de cas, rien n’est moins simple. Quelle vie vaut plus qu’une autre? Et puis qu’en sera-t-il au petit matin? Même si un nom sort, qui dit que les nazis vont respecter le deal qu’ils ont eux-même imposés?

Ce que j’ai aimé : Si tu as une petite après-midi à passer à la fraîche sous ton plaid, tu revisites ici le traditionnel huis-clos. La mise en scène dans le camp ajoute une pression supplémentaire au contexte angoissant. En ce qui concerne le contexte historique, ce roman est vraiment pas mal. Déjà, la vie du camp, bien qu’assez succinctement décrite, est assez imaginable. L’auteur dissémine son récit de mots de vocabulaire du camp et nous met un lexique à la fin. Ce huis clos sert aussi de prétexte à décrire la diversité de prisonniers. On a tous en tête les juifs, qui ont été effectivement les premières victimes.

Ce que j’ai moins aimé : J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, l’impression de les regarder derrière une vitrine. Justement, leur diversité, j’ai eu du mal à gober que c’était anodin. D’autre part, l’auteur fait un parallèle entre la partie d’échecs que mène le commandant avec les pions du bloc 11. Alors, c’est assez bien en soi, mais j’ai lu il y a peu de temps l’Échiquier du mal de Dan Simmons, qui est quand même un chef d’oeuvre du thriller fantastique (mais je vous en parlerai une autre fois). Donc c’est encore trop haut et trop frais dans ma tête pour que je ne fasse pas un parallèle que Piero Degli Antoni ne mérite pas.

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Le garçon en pyjama rayé – John Boyne

Genre :  historique, roman, jeunesse
Auteur : John Boyne
Année :  2006
Nombre de pages : 208

Résumé : On est en 1942. Bruno, 9 ans, adore sa maison de 5 étages, où il y a toujours un recoin à explorer, et surtout la rambarde de son escalier par lequel il peut toujours se laisser glisser. Il adore son quartier Berlinois, et ses meilleurs copains pour la vie. Il aime moins sa grande sœur qui ne sert à rien, mais il adore quand sa grand-mère, cantatrice les déguise pour Noël et leur fait jouer un spectacle pour la famille. Il aime moins aussi quand, suite à la visite du Fourreur, son père a une promotion, et que la famille doit déménager pour l’accompagner dans ses nouvelles fonctions, dans un endroit qui s’appelle Hoche-Vite. Là-bas, la nouvelle maison est beaucoup plus petite, il n’est plus question d’exploration, même si les gens de l’autre côté de la barrière, en pyjamas gris et blancs sont très intrigants.

Ce que j’ai aimé : Le point de vue original d’un gamin de nazi. Ce gosse est tellement à côté de la plaque, et en même temps comment lui en vouloir. On ne lui explique jamais rien, alors quand il devient pote avec Shmuel, un môme de l’autre côté de la barrière, Bruno est bien souvent maladroit, voire carrément malaisant. Je pense qu’en contextualisant bien, cette lecture peut être une bonne manière d’aborder la période avec des pré-ados. En tant qu’adulte, on sait tout ça, et le côté intéressant du bouquin, c’est qu’il nous ramène un œil neuf sur cette période, dont on ne fera jamais assez le tour.

Ce que j’ai moins aimé : la fin, mais je vais pas spoiler.

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Cœurs perdus en Atlantide – Stephen King

coeurs perdus en AtlantideTitre Original : Hearts in Atlantis
Genre :
 
roman, nouvelles, fantastique, historique, drame, littérature américaine
Auteur : Stephen King
Année :  1999
Nombre de pages : 667

Résumé : Tout d’abord, je remercie la blogo de me permettre de faire un résumé cohérent.
On commence en 1960, Bobby, 11 ans, aime s’éclater avec ses potes, Carol et Sully-John, parce sa daronne, veuve, est un peu psycho-rigide, surtout avec le fric. Pour se faire un peu de pognon, la mère, secrétaire dans une agence immobilière, loue l’étage de sa maison à un retraité un peu mystérieux, Ted Brautigan. Le vieux et le môme vont se lier d’amitié, mais petit à petit, le vieux va commencer à partir un peu en live.
Quelques années plus tard, on se retrouve à la fac avec Pete. L’angoisse des jeunes à ce moment-là, c’est de ne pas se retrouvé enrôlé au Vietnam, mais ça ne les empêche pas d’être accros à la Dame de Pique au foyer. Pete découvrira ses premières émotions avec ses potes de chambrée, connaîtra l’insouciance malgré le couperêt au dessus de sa tête, avec les parties endiablées, la découverte des mouvements pacifistes, et les émois amoureux avec Carol.
Dans les années 80, Willie, un vétéran de la guerre du Vietnam gagne plutôt bien sa vie en faisant la manche. Il ne peut pas vraiment exercer de métier, vu qu’il perd la vue pendant plusieurs heures par jour, et cela lui arrive depuis qu’il a sauvé son conscrit Sully-John. Mais ce n’est pas tant la guerre qui l’a traumatisé, mais le fait qu’un été de 1960, avec ses potes, ils ont cassé la gueule et déboîté l’épaule de Carol.
Fin des années 90, Sully-John retrouve un vieux camarade de guerre lors d’un enterrement. Ils évoquent leur inéquation à la vie normale depuis leur retour.
Ce que j’ai aimé : Que ce soit un Stephen King, alors c’est plutôt pas trop mal écrit, on retrouve le Maine, un peu de fantastique au début.
Ce que je n’ai pas aimé : Bon, j’avoue, je n’avais pas jeté un oeil à la 4e de couv’, et ce fut une erreur fatale. Il s’agit d’un recueil de nouvelles reliées entre elles par l’amour des personnages pour Carol. Alors, si pour Fondation, j’avais bien compris le concept du changement constant de héros parce que la ligne temporelle l’y oblige, ici, ça n’a eu aucun sens pour moi. J’ai bien essayé de trouver un lien à tout ça, à part, le fantôme de Carol, mais ce fut peine perdue. Ce n’est que vers la fin que j’ai compris qu’il s’agissait d’un exercice de nostalgie de l’Amérique des années 60, perdue aujourd’hui comme l’Atlantide. Si l’exercice est plutôt réussi dans 22/11/63, parce que là encore, c’est nécessaire au besoin de l’intrigue, la mayonnaise ne prend pas ici. En plus, la première nouvelle étant empreinte de fantastique et pas les suivantes, je me suis sentie paumée. J’ai attendu un je-ne-sais-quoi. Bref, je referme ce roman/recueil plutôt long en plus, avec un fort sentiment de frustration et de temps volé perdu à tout jamais.

Note : 1/5
DianaCagothe
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Mille Soleils Splendides – Khaled Hosseini

Mille Soleils SplendidesTitre Original : A thousand splendid suns
Genre :
 
roman, drame, historiquelittérature américaine
Auteur : Khaled Hosseini
Année :  2007
Nombre de pages : 414

Résumé : On va suivre le destin de deux femmes en Afghanistan. Ces deux femmes ont quelques années d’écart, mais les destins de Mariam et Laila vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Mariam, tout d’abord, est une fille illégitime d’un riche propriétaire de cinéma. Elle passera une enfance heureuse chez sa mère, en recluses mais en idolâtrant  ce père qui ne vient la voir qu’une fois par semaine. A l’adolescence, elle tente de se faire une vie avec son père, sa mère s’en suicidera. Comme on ne peut décemment garder une fille illégitime, elle sera mariée à la va-vite à un homme de Kaboul, qui, bien que vieux, plutôt gentil au départ, finira par s’aigrir de ne pas réussir à avoir d’enfants avec Mariam.
Lorsque Mariam arrive à Kaboul, Laila n’est qu’une enfant de sa rue. Elle aussi a une enfance plutôt heureuse, même si elle la passe dans l’ombre de ses deux grands frères, qu’elle ne connait pas et qui se battent au côté de Massoud.Quand Kaboul commence à voler sous les bombes, elle se retrouve seule, enceinte, et acceptera d’être mariée à Rachid, le mari de Mariam pour sauver son enfant.
D’abord ennemies; ces deux femmes découvriront la solidarité.

Ce que j’ai aimé : Putain, j’ai adoré ce bouquin. D’abord, c’est une superbe saga familiale, un peu à la Cent Ans de Solitude. Alors ça aborde la condition de la femme d’une manière pas du tout manichéenne ni occidentaliste à mort, mais plutôt sur le côté traditionaliste, même si bon, au bout d’un moment, quand les talibans déboulent, ça part en eau de boudin. Ce que j’ai aussi aimé dans ce bouquin, c’est la trame historique : j’ai enfin réussi à comprendre le contexte géo-politique de ces quarante dernières années en Afghanistan, et ça c’est la valeur ajoutée du bouquin.
Ce que je n’ai pas aimé : Des ficelles de best-seller un peu trop grosses parfois qui gâchent un peu tout ça.

Note : 4/5
DianaCagothe
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L'Île des oubliés – Victoria Hislop

L'Île des oubliésTitre Original : The Island
Genre :
 
roman, historique, littérature anglaise
Auteur : Victoria Hislop
Année :  2006
Nombre de pages : 520

Résumé : Alexis, jeune anglaise d’origine crétoise, part en vacances avec son cher, mais pas très tendre, en vacances en Crète, et en profite pour retourner dans le village natal de sa mère pour y découvrir l’histoire familiale tenue secrète par sa mère.
Alexis se retrouve donc plongée trois générations en arrière, dans le village de Plaka, où son arrière-grand-mère, l’institutrice du village, contracte la lèpre. Maladie encore mal réputée et pas soignée, les lépreux crétois sont obligés d’être exilés sur l’île de Spinalonga, qui fait face à Plaka. Cette île, bien que ghetto, est loin de n’être qu’un mouroir. La lèpre, touchant toutes les couches de la population et tous les corps de métier, la vie se recrée là où personne ne le croyait possible. Spinalonga prospère comme une vraie petite ville, avec ses commerces, ses spectacles, son journal et ses petites histoires.
Alexis va découvrir que les liens de sa famille avec cette île sont très étroitement liés et que le destin va frapper la famille plusieurs fois, que ce soit pour le bonheur ou le malheur de cette lignée.

Ce que j’ai aimé : L’île de Spinalonga existe vraiment, et même si j’ai quelque temps habité dans une rue Raoul Follereau, je ne connaissais pas grand chose aux différentes formes de lèpre. C’est la partie la plus intéressante de ce roman un peu à l’eau de rose quand même. Ah oui, l’air de la Méditerranée et sa nourriture sont deux pans importants de ce roman, j’ai eu de l’odeur d’olive et des envies de feta pendant ces cinq cents et quelque pages.
Ce que je n’ai pas aimé : Le fil conducteur et cette histoire familiale sont pas mal, mais bon, n’est pas l’auteur d' »Autant en emporte le vent » qui veut. Bref, les meufs sont un peu trop de belles bonasses méditerranéennes frappées tragiquement par le destin…

Note : 4/5
DianaCagothe
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Kinderzimmer – Valentine Goby

KinderzimmerGenre :  roman, historique, littérature française
Auteur : Valentine Goby
Année :  2013
Nombre de pages : 254

Résumé : Suzanne, ancienne déportée, fait le tour des lycées pour raconter son histoire, effectuer le travail de mémoire. Une adolescente lui pose une question simple, mais pour Suzanne, habituée à dérouler son récit, cela va remettre en question toute sa chronologie. Elle rentre chez elle, et nous déroule tout son récit à elle. Elle commence par son passé de résistante et de vendeuse dans un magasin de musique. Elle ignore tout de sa vie de femme, sa mère s’étant suicidée quand elle avait sept ans. Au moment où elle se fait toper par les nazis pour être déportée, elle est enceinte mais ne le sait pas. Suzanne, devenue Mila dans le camp de Ravensbrück, fait tout pour le cacher, pour ne pas devenir une charge et survivre. Au camp, Mila se retrouve confrontée à tout, au milieu de 40000 autres femmes : la mort omniprésente, la saleté, la faim, la torture physique et mentale. Mais dans tout ça, elle va lier de solides amitiés, des jolies choses vont permettre à Mila de garder espoir quand elle ne l’a plus : l’humanité existe toujours même dans l’horreur la plus absolue. Et contre toute attente, elle découvre qu’il y a bien des enfants qui naissent dans le camp, et la Kinderzimmer, la chambre des nourrissons, vont alimenter son espoir à elle.

Ce que j’ai aimé : C’est un point de vue original, et pour une fois, on a plutôt un point de vue sur les détenus politiques que sur les juifs et Auschwitz, qui plus est, un point de vue sur un camp de femmes, avec le quotidien des femmes, et des histoires de femmes. Il en est de même pour ces bébés, je n’aurais jamais cru que des femmes pouvaient aller à leur terme dans ces conditions. Ça ramène un peu d’émotions tout de même. Et puis j’ai aimé Mila qui code des messages avec des notes de musique, et qui finit par tout coder pour se raccrocher à la vie.
Ce que je n’ai pas aimé : Le ton d’écriture est absolument imbitable. J’ai l’impression que ça a été écrit pour être déclamé à haute voix, une main sur le front et avec des fin de phrases soupirantes.  Et puis la fin est un peu bâclée.

Note : 3/5
DianaCagothe
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Pourquoi j'ai mangé mon père – Roy Lewis

Pourquoi j'ai mangé mon pèreTitre Original : The Evolution Man
Genre :
 
roman, fantastique, historique
Auteur : Roy Lewis
Année :  1960
Nombre de pages : 192

Résumé : Back to préhistoire, au moment où les hominidés découvrent le feu. C’est Edouard, le père du héros, Ernest, qui poussé par son instinct de survie, essaie de trouver un moyen simple de résister aux prédateurs et manger mieux : bref, le basico-merdique.
Survivor d’une explosion de volcan, il se dit que ce serait pas mal d’avoir des mini-volcans transportables. Il commence donc à apprivoiser le feu et en mec génial, il a tout un tas d’autres idées pour faire progresser l’espèce.
Son frère, l’oncle Vania, est un écolo à rebours : toujours en train de faire la morale sur ce fuckin’ progrès qui nous conduira tous à la destruction. Mais, Vania aime de temps à autres profiter des bonheurs qu’apporte l’abhorré progrès.
Au milieu de tout ça, Ernest, pas aussi génial que son père, essaie tant bien que mal de survivre.

Ce que j’ai aimé : Le roman est très abordable : facile à lire et a un côté humoristique so british. Et bien qu’âgé de plus d’un demi-siècle, les problématiques abordées sont plus contemporaines que contemporaines.
Ce que je n’ai pas aimé : Dommage que Silex & The City soit passé par là, j’ai moins été enchantée par cette narration innovante. C’est pas la découverte du siècle, mais ça se laisse lire.

Note : 3/5
Nancy
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Maus – Art Spiegelman

 

MausTitre Original : Maus
Genre :
 
BD, biographie, historique
Auteur : Art Spiegelman
Année :  1991
Nombre de pages : 295

Résumé : Art Spiegelman, auteur de BD, se met en scène et à nu ici. Il est le fils d’un couple de survivants de l’Holocauste. Il entretient une relation difficile avec son père, pure caricature du juif : avare et intolérant envers les autres communautés. Sa mère, Anja, s’est suicidé quelques années auparavant, sans même laisser une lettre. Art doit donc renouer avec son père pour retrouver le journal intime d’Anja, écrit pendant la guerre.
Art commence donc à rendre visite un peu plus régulièrement à son père, bien qu’à son corps défendant, pour commencer la série d’entretiens préalable à la réalisation de sa bande dessinée. Durant ces entretiens, le père raconte son expérience d’avant la guerre en Pologne, sa débrouillardise, ses épousailles avec une fille de riche, le début des ghettos, et pour finir l’argent qui ne les sauvera pas de finir à Auschwitz.

Ce que j’ai aimé : Bouleversant. Mais rien de ce que je pourrais dire ne saura retranscrire ce que cette BD a provoqué comme émotions. Oui, je sais, je ne serais que la millionième personne a faire une chronique élogieuse sur Maus. Parce qu’il faut l’avoir lue. Et c’est quelqu’un qui n’est pas forcément une fana des histoires de guerre, et encore moins de Shoah.
En fait, je suis admirative devant le monstre duquel a accouché l’auteur. Parce que c’est bien de ça dont il s’agit : il a réussi à extérioriser bon nombre de ses démons.
Il est le fils d’un survivant, quoiqu’il fasse, non seulement, il ne sera jamais à la hauteur de l’épreuve qu’a subi sa famille, mais il ressent de la culpabilité à avoir « une vie meilleure » : ses soucis ne seront jamais que des broutilles au regard de l’Holocauste. Et c’est une chose que son père aime lui rappeler au quotidien. La plus célèbre citation de l’œuvre, du père à son fils, enfant : « Des amis ? Tes amis ? Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce sans rien à manger… Alors tu verras ce que c’est, les amis… »
Art Spiegelman doit également vivre en se sentant le rival de Richieu, son grand frère, qu’il n’a connu qu’à travers le portrait qui trône dans la chambre. Ses parents l’avaient confié à une tante en espérant le sauver. Cette dernière a empoisonné ses enfants et son neveu plutôt qu’ils soient déportés. Ce fantôme le hante, et Art ne se sent également pas à la hauteur, parce que Richieu, lui a connu l’horreur.
Et enfin, ce père, détestable en tous points… Art aimerait pouvoir communiquer avec lui. Il essaye à sa façon, mais ce père est trop marqué par les évènements qui ont jalonné sa vie, a subi trop de choses. Le père essaie également de communiquer avec son fils, il essaie de partager des choses avec lui, mais il est trop maladroit. C’est aussi pour ça qu’il accepte de revenir sur les douleurs du passé, la guerre, Richieu, Anja. Et je pense que c’est ça qui m’a le plus touché dans ce livre. Auschwitz c’est terrible, je crois qu’on est tous d’accord là-dessus et qu’on n’a pas besoin d’y revenir… Mais cette guerre qui a transformé ce jeune homme ambitieux, à qui la vie souriait, en cette caricature de ce que pourquoi il a été pourchassé. Cette relation père-fils qui n’arrive pas à se nouer, c’est tellement douloureux.
Bref, comme je vous l’ai dit précédemment, Maus est un monstre, qu’il n’est pas innocent d’ouvrir, mais on doit le faire. Votre vie ne sera définitivement plus jamais la même.
Ce que je n’ai pas aimé : Je suis tellement triste de ne pas pouvoir vous retranscrire correctement l’océan d’émotions que j’ai traversé lors de cette lecture, et même après. Et pourtant j’ai accouché de cette chronique dans la douleur, je n’ai pas pu le faire immédiatement après la lecture.

NDLR : Un immense Merci à Madame Zinzin pour cette lecture. Tu m’avais prévenue, mais je crois que rien ne peut prévenir à ça.
Note : 5/5
Nancy
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Les Testicules de Jeanne d'Arc…. et autres surprises de l'histoire – Phil Mason

Les testicules de Jeanne d'ArcTitre Original : What needled Cleopatra… and other little secrets airbrushed from history
Genre :
 
essai, historique
Auteur : Phil Mason
Année :  2013
Nombre de pages : 328

Résumé : On le sait très bien, pour créer un bon mythe, il faut un bon marketeux qui nous vende un bon concept qui viole bien le cerveau pour que ça reste gravé à tout jamais à l’intérieur du dedans.
Forcément, l’histoire qu’on nous apprend à l’école (ou les médias qui font l’actualité, par exemple) est remplie d’enrobages (au moins ça). Phil Mason nous met dans le bain avec sa dédicace de départ : « A Phillip, qui a déjà suffisemment de difficultés avec l’Histoire. Voici pourtant quelques petites choses à désapprendre. Désolé, fiston! »
On en apprend beaucoup sur l’histoire des Etats-Unis, où la déclaration d’indépendance du 4 juillet ne date pas vraiment de cette date, que l’abolition de l’esclavage n’est pas forcément auréolée que de bonnes intentions. Certains personnages historiques, ayant gardé une bonne auréole n’étaient pas tant saints que ça : Charlot était exécrable, Lewis Carroll avait comme loisirs de prendre en photo des petites filles nues, Gandhi était un peu dans le même genre. Sur les sciences, on apprend également certains dessous. Une histoire m’a particulièrement touchée, c’est celle de la création du système métrique, jalonnée d’étapes « pas de bol ».

Ce que j’ai aimé : Plein de petites historiettes, à mettre aux WC, et à picorer!
Ce que je n’ai pas aimé : Je pense que ça ne doit pas se lire d’une seule traite. On s’en lasse un peu parfois.

NDLR : Merci mon chéri pour ce somptueux souvenir de vacances!

Note : 4/5
Nancy Tristan Kwaite
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Le Problème Spinoza – Irvin D. Yalom

 

le problème spinozaTitre Original : The Spinoza Problem
Genre :
 
roman, littérature américaine, historique, philosophie
Auteur : Irvin D. Yalom
Année :  2014
Nombre de pages : 544

Résumé : Yalom fait se croiser deux destins, celui de Spinoza, inventeur d’une éthique de la joie au 17eme siècle, et celui d’Alfred Rosenberg, nazi qui joué un rôle décisif dans l’extermination des juifs. Leur lien ? Spinoza était juif, mais excommunié (à une époque où c’était tout sauf symbolique). Il a eu une grande influence sur des générations de penseurs et en particulier sur Goethe, auteur particulièrement apprécié des nazis en général, et de Rosenberg en particulier. Le jour où il découvre cela, encore jeune homme, Rosenberg est ébranlé. Il cherchera tout sa vie à résoudre « le problème Spinoza ». A savoir, comment un grand penseur tel que Goethe a pu admirer un juif ?

Ce que j’ai aimé : J’ai aimé le style toujours alerte et vivant de Yalom, son érudition historique, sa précision et sa justesse dans la description des mécanismes psychologiques (pour ceux qui ne connaissent pas Yalom, c’est un psychiatre américain qui s’est fait une spécialité d’écrire des romans à la fois psychologiques et philosophiques. Dit comme ça, ça a l’air chiant, mais c’est le plus souvent drôle et enlevé), la découverte très vivante de la société d’Amsterdam du 17eme siècle.
Ce que je n’ai pas aimé : J’ai moins aimé ne pas retrouver ma sensation de comprendre de l’intérieur le système philosophique de Spinoza, alors que cela a été le cas avec Schopenhauer et Nietzsche dans les précédents ouvrages de Yalom. Si j’ai compris sa position concernant la religion, je n’ai pas d’éléments suffisants avec le livre de Yalom pour comprendre en quoi il est l’inventeur d’un éthique de la joie.

Note : 4/5
Marion