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Le Silmarillion – J.R.R. Tolkien

Titre Original : The Silmarillion 
Genre :
roman, fantasy, littérature anglaise, nouvelles
Auteur : J.R.R. Tolkien
Année :  1977
Nombre de pages : 443



Résumé : Je vais vous avouer quelque chose, je ne sais même pas par quel bout prendre ce monument, je ne suis pas digne, un peu comme Wayne & Garth devant Alice Cooper.
Tout d’abord, on va situer un peu chronologiquement avec ce que vous connaissez de Tolkien : Bilbo et le Seigneur des Anneaux racontent chacun une année du Troisième Age. Le Silmarillion raconte, quant à lui, les quelques 7000 années précédentes.
C’est une oeuvre posthume de Tolkien, dont le fils Christopher a activement travaillé pour donner un sens et une cohérence aux tonnes de notes qui ont jalonné la vie de l’auteur autour de la création de l’univers. Le récit se découpe donc en plusieurs parties :

Ainulindalë : Au commencement, il n’y avait rien, sauf Eru Ilúvatar. Vous l’aurez compris, on est dans une espèce de Génèse d’Eä. Ilúvatar crée les Ainur, sortes de divinités, auxquels il fait jouer une grande symphonie qui elle-même créera l’univers. La partition n’est pas écrite mais Ilúvatar joue un espèce de chef d’orchestre. Melkor, un des plus puissants Ainur, se laisse emporter par la vibz, et nous joue un solo de sa sauce, ce qui n’est pas trop du goût du patron. A partir de cette musique sera créé le monde et certains Ainur décident de s’y installer : les plus puissants seront les Valar, les autres, les Maiar.
Valaquenta : On reprend les Ainur et on en apprend un peu plus sur ces Dieux et surtout ceux qui décident de s’installer dans le monde pour attendre l’arrivée des Enfants d’Ilúvatar.
Quenta Silmarillion : Autrement dit, le cœur de l’œuvre. Les Valar kiffent la vibz puis arrivent les Enfants d’Ilúvatar, les Elfes. Ils leur proposent de partager leur Eden, Valinor. Pendant ce temps-là, Melkor, devenu très très méchant, fait la misère à tout le monde, et gagne son surnom de Morgoth, le Noir Ennemi. Les Valar le capturent et après plusieurs siècles le relâchent et lui pardonnent tout. Il en profite pour semer la zizanie entre tout ce petit monde, est exilé et revient se venger. Dans sa destruction périssent Laurelin et Telperion, les arbres qui éclairaient le monde. Heureusement, Fëanor en avait emprisonné un peu de lumière dans les Silmarils, trois joyaux dont la beauté n’a jamais été égalée. Pas de bol, dans la baston, Morgoth se casse en Terre du Milieu avec.
https://www.youtube.com/watch?v=kZ1bbXUEweQ
Fëanor, fou de rage, prête un serment avec ses sept fils, combattre n’importe qui possèderait un Silmarils et de les récupérer à n’importe quel prix. Les Elfes, qui prennent le nom de Noldor, tournent le dos aux Valar et partent vers la Terre du Milieu. Au passage, ils massacrent d’autres Elfes, les Teleri, pour leur voler leur sublimes bateaux, et par cet acte se retrouvent maudits par le Valar Mandos, condamnés à errer perpétuellement, ne jamais connaître la paix, et ne se semer que le malheur. On se bat alors sans cesse contre Morgoth. Fëanor finit par crever dans l’une d’elles, mais les fils sont là pour porter l’héritage et ses conséquences. Pendant ce temps là, les premiers Hommes commencent à débouler. Certains peuplent s’allient à Morgoth, d’autres aux Elfes. Beren, un homme, tombe amoureux de Lúthien, la plus belle des elfes, mais papa Thingol répugne à lâcher sa main. Si Beren veut l’avoir, qu’il ramène donc un Silmarils. Le couple arrive à faire un exploit, en arrachant un des joyaux à la couronne de Morgoth. Leur histoire connaît tellement de bouleversements et de hauts faits que, non seulement les fils de Fëanor décident de leur foutre temporairement la paix et de leur laisser le joyau, mais aussi leur descendance aura le choix entre une vie d’Elfe ou une vie d’Humain. A leur mort, les fils de Fëanor repartent à l’attaque et butent le fils de Beren et Lúthien, Dior. Sa fille, Elwing, et son mari Eärendil, réussissent l’exploit de parvenir à Valinor et plaider la cause des Elfes et des Hommes. Les Valar repartent alors en guerre contre Morgoth qui est vaincu et exilé définitivement. Les Valar pardonnent aux Elfes, mais les deux fils de Fëanor restant refusent tout en bloc. Leur serment si terrible finit par les détruire et détruire les Silmarils. Ainsi prend fin le Premier Âge.
Akallabêth : Après la chute de Morgoth, les Valar donnent aux Hommes qui ont combattu valeureusement à leur côté l’île de Númenor. Encore un espèce d’Eden, et leur fruit de l’arbre de connaissance à ne pas croquer, c’est de ne pas trop explorer l’Ouest pour chercher à rejoindre Valinor. Au départ, ça se passe super bien, mais celui qui tient le rôle du serpent, le Maia Sauron finit par gagner le cœur des Dúnedain, les faire jalouser les Elfes et les lancer à l’attaque de Valinor. Ilúvatar est tellement furax qu’il coule Númenor et change la face du monde. Les Hommes restés fidèles aux Valar réussissent à s’échapper en Terre du Milieu mais Sauron aussi. Ainsi prend fin le Second Âge.
Les Anneaux de pouvoir et le Troisième Âge : on arrive de nouveau en terrain connu et je laisse Galadriel ainsi que Peter Jackson raconter ça, tellement leur prologue est réussi, et tellement encore, je ne suis pas digne!
https://www.youtube.com/watch?v=J-ydDCNk6rE

Ce que j’ai aimé : Epique, en veux-tu, épique en voilà! J’avais déjà bien été scotchée à ma première lecture du Seigneur des Anneaux, mais là, plaquage au sol direct. Cet univers que Tolkien a créé est si riche, si cohérent, qu’on s’y croit, et qu’on a envie d’y rester. Bon, d’abord, parental advisory explicit content, je ne vous conseillerais pas de commencer par-là si vous ne connaissez pas trop Tolkien. C’est riche, c’est dense, ça va vite, le monde change plusieurs fois de visage, et il y a foultitude de races, de personnages, de langues, de tout. Si vous êtes initié, alors là, ce bouquin est carrément vertigineux : à chaque lecture, et seul Eru saurait les compter, je ne peux en décrocher. Le moindre geste du quotidien devient douloureux : manger, dormir, travailler. Je n’ai qu’une envie, y replonger. Oui, je sais, c’est une façon un peu flippante d’en parler, mais rares ont été les œuvres qui m’ont embarqué comme ça . Et surtout, la principale qualité que j’apprécie dans une œuvre, c’est l’absence de manichéisme. Oui, il y a les gentils et les méchants, mais rien n’est aussi simple. Cela rend tous ces personnages bien réels à mes yeux.

Ce que je n’ai pas aimé : A la fermeture, devoir lutter pour pas recommencer tout de suite.

Note : 5/5

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Mémoire de mes putains tristes – Gabriel García Márquez

Mémoire de mes putains tristesMémoire de mes putains tristesTitre Original : Memoria de mis putas tristes
Genre :
 
roman, littérature hispanique
Auteur : Gabriel García Márquez
Année :  2004
Nombre de pages : 157

Résumé : Le narrateur, c’est Pervers Pépère. Oups, je m’égare. C’est un homme, journaliste et chroniqueur, qui se réveille à la veille de son quatre-vingt-dixième anniversaire avec une lubie : il veut une vierge. Pas la statuette en burka qui joint les mains, non, une donzelle à dépuceler. Bah tiens, il est venu le temps le temps des cathédrales.
Comme il a fréquenté du bordel au kilomètre, et qu’il a (presque) un peu de pognon, il a des contacts, notamment Rosa Cabarcas, tenancière en chef. Comme ce fût un bon client, et qu’une affaire, c’est une affaire, et qu’on ne va pas contre les volontés d’un mourant (même s’il peut encore triquer à mort), forcément elle lui dégote la minette tant convoitée.
Papy rentre dans la chambre pour profiter de ce qu’il s’est offert. Une petite jeunette à la peau dorée l’attend nue dans le lit, dormant, défoncée à la valériane parce que trop stressée par sa mission. Pervers pépère tombe sous le charme de celle qu’il surnommera désormais Delgadina (la maigrette). Il l’admire tant et si bien qu’il n’en fera rien, et viendra soir après soir la regarder dormir.

Ce que j’ai aimé : García Márquez a vraiment un style poétique et un don pour nous plonger dans une ambiance, un endroit, hors du temps, hors de nous. Son écriture est tellement belle! Ce roman vraiment court nous entraîne pourtant pendant longtemps.
Ce que je n’ai pas aimé : J’ai eu un peu de mal à ne pas me laisser obnubiler par le côté assez scabreux du pitch. Même si tout au final ceci n’est pas le vrai sujet de l’histoire, qui est plutôt un amour platonique d’une fin de vie.

Note : 3/5
Plumpy Trash
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Intrépide – Par delà la frontière 1 – Jack Campbell

intrepideTitre Original : Dreadnaught
Genre :
 
roman, science-fiction, space opéra, militaire, littérature américaine
Auteur : Jack Campbell
Année :  2012
Nombre de pages : 415

Résumé : Le cycle précédent « La flotte perdue » se termine par le retour de Black Jack Geary. Un retour pas vraiment triomphal puisqu’il est soupçonné d’organiser un coup d’état. Vous connaissez bien notre héros préféré et savez bien qu’il n’en est rien. Le nouveau cycle démarre donc sur un fond de tension politique, ses compagnons de première heure sur le point d’être arrêtés (ben oui, juste au cas où hein !) et Tanya (avec qui il est maintenant marié) est comme à son habitude prête à casser la baraque pour défendre son n’amoureux. Black Jack – toujours trop fort – réussi à apaiser les tensions et on lui confie la mission de repartir pour observer et établir un lien avec les Enigmas. Il repart donc et on kiffe un max.
Ce deuxième cycle est exactement sur le même ton que le premier, l’auteur ne nous a pas resservi un plat froid histoire de se remplir les poches et ça on apprécie vraiment. Le fait qu’il ait mis – quasiment – les mêmes protagonistes est un plaisir, on attaque donc en terrain connu et on veut en savoir plus.
Ce que j’ai aimé : le plat est resservi mais encore plus chaud, on ne s’en lasse pas.
Ce que je n’ai pas aimé : rien 

Note : 4/5
Tristan

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Un aller simple – Didier Van Cauwelaert

Un aller simpleGenre :  roman, littérature française, aventures
Auteur : Didier van Cauwelaert
Année :  1994
Nombre de pages : 194

Résumé : J’allais pas me laisser démonter par une histoire foireuse d’arbre qui s’appelle Tristan. Le gars, il a eu le Goncourt, fallait que je lise. Non pas, parce que les prix littéraires, c’est fashion. Le Goncourt, je le kiffe, parce que c’est là que j’ai grandi (oui, parce que c’est un trou du cul de la Frônce) mais ça, c’est une histoire que je vous raconterai un autre jour.
Un jour (oui, des jours et des vies quoi…), des tziganes marseillais s’adonnent à leur hobby préféré, piquer des auto-radios ou des bagnoles, ou des tas d’autres trucs. En piquant une Ami6, ils embarquent aussi un bébé. Ils lui donnent le nom de l’auto, mais ça devient vite Aziz. En grandissant, il essaie tant bien que mal de se faire une place dans la communauté, tout en rêvant sur un livre de légendes que lui avait offert un de ses profs. Aziz s’invente une vie à défaut de savoir quelle est la sienne.
En devenant adulte, il se fait choper par les flics, et comme il n’a que des papiers bidons, forcément, c’est direct l’expulsion. En raison de sa bonne gueule, et parce que le gouvernement veut faire de l’expulsion humaniste, Aziz se retrouve embarqué dans une histoire rocambolesque, où il fait la une de Paris Match. Jean-Pierre, l’attaché humanitaire qui doit l’aider à s’insérer au Maroc, le pays pseudo-originel d’Aziz, est un écrivaillon raté, qui mène une vie misérable de fonctionnaire et n’arrive pas à faire le deuil de son histoire avec sa femme.
Ces êtres, que tout éloigne, mais qui ont en commun une bienveillance l’un vers l’autre, et vivront, chacun à sa manière, un sacré road-trip initiatique.

Ce que j’ai aimé : Le côté un peu foufou d’une vie rocambolesque. Je me suis forcément retrouvée dans ce va-nu-pieds, qui n’est de nulle part. Le héros est simple, attachant, bienveillant. C’est une feel-good-story, ça se lit très vite, pour faire de beaux rêves, y’a pas mieux.
Ce que je n’ai pas aimé : Ce n’est pas inoubliable non plus.

Note : 3/5
Plumpy Trash
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Stupeur et tremblements – Amélie Nothomb

Stupeur et tremblementsGenre :  roman, littérature française, biographie
Auteur : Amélie Nothomb
Année :  1999
Nombre de pages : 187

Résumé : Ah, le premier (et un des rares, d’ailleurs) Nothomb qui me soit tombé sous la main. Après tant d’années, je me suis dit qu’il serait temps d’y replonger, surtout que j’ai récemment vu le film, et que pour une fois, l’adaptation m’avait paru chouette.
Donc Amélie, après un brillant cursus, décide de tenter sa chance au Japon, où elle avait débuté sa vie. Embauchée comme interprète dans la branche import-export d’une firme quelconque, Amélie se retrouve affectée au service comptabilité. C’est le premier gros what the fuck de ce que vont être les sept mois à venir.
Amélie va passer sept mois à devenir débile sans comprendre la culture de l’entreprise nippone. Elle va enchaîner des tâches fictives, comme servir le café, changer le jour des calendriers ou refaire sans cesse les mêmes mille photocopies. Tout ça, sans comprendre le parcours initiatique qui s’impose à elle. Elle rate forcément toutes les épreuves et sa vie devient un enfer.
La force d’Amélie, c’est de prendre tout ça avec une certaine philosophie, d’en rire, et de relâcher la pression quand ça dérape, comme se retrouver sous un tas d’ordures au petit matin après trois nuits blanches à essayer de vérifier des notes de frais imbittables.
Entre deux activités débiles, elle croque sa hiérarchie. Et elle passe une bonne partie de sa vie à observer Fubuki, sa chef, une belle femme, qui en a bien chié pour réussir une carrière, mais qui est trop périmée à 29 ans pour réussir une vie familiale. Les maladresses d’Amélie font forcément de l’ombre à Fubuki, qui ne cesse alors de faire descendre toujours plus bas cette petite sotte d’occidentale, jusqu’au fond des chiottes même. Cet amour-haine reste le moteur du roman et de la vie d’Amélie dans la compagnie.

Ce que j’ai aimé : Ce livre, très court, est à lui seul une estampe japonaise. Heureusement, grâce à son humour et sa fraîcheur, Nothomb nous évite le contemplatif chiant comme l’a pu l’être Soie d’Alessandro Barrico. On n’a pas le temps de s’endormir que c’est déjà fini!
Ce que je n’ai pas aimé : La culture d’entreprise. Je l’avais lu encore étudiante, mais avec le recul, je constate avec frayeur que toutes les cultures d’entreprise sont les mêmes : somme toute, des machines à broyer les humains. C’est terriblement pessimiste, mais juste. J’espère juste pouvoir garder jusqu’à la fin de ma carrière le même recul qu’Amélie-San.

Note : 3/5
Plumpy Trash
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La disparue de l'enfer – Honor Harrington 8 – David Weber

honor-harrington,-tome-8-2---la-disparue-de-l-enfer-140728-250-400Titre Original : Echoes of Honor
Genre :
 
roman, science-fiction, space opéra, militaire
Auteur : David Weber
Année :  1998
Nombre de pages : 496 (tome 1) et 448 (tome 2)

Résumé : Honor Harrington a été capturée par les Havriens et est exécutée – du moins c’est ce que les vidéos de propagande montrent et le domaine Harrington cherche un successeur.
Je ne vous en dirais pas plus, j’ai, au bout de 100 pages, refermé le bouquin, il ne se passe désespérément rien. Alors oui, on entend parler d’un nouveau vaisseau super cool de la flotte mais on attend qu’il veuille bien décoller et, ça parle, ça parle, ça parle …
Ce que j’ai aimé : Les très nombreux détails dans les discussions entre protagonistes qui permet à un fanboy de mieux connaître l’univers. 
Ce que je n’ai pas aimé : Le genre space opéra militaire n’est pas respecté – où sont passés les militaires et les voyages spatiaux ? – , David Weber s’éloigne que ce qu’il fait de mieux et on s’ennuie à mourir. 

Note : 1/5
Tristan

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Le ventre de Paris – Les Rougon-Macquart 3 – Emile Zola

Le ventre de parisGenre :  roman, classique, littérature française
Auteur : Emile Zola
Année :  1873
Nombre de pages : 502

Résumé : Ah, ça faisait bien longtemps que je n’étais pas revenue avec un ‘tit Mimile de sous les fagots, ça vous avait manqué, hein? Là, notre héros-anti-héros, c’est Florent. Le bougre, républicain jusqu’à la moelle, s’est fait arrêter parce qu’il était au mauvais endroit, au mauvais moment, la nuit du coup d’état de Napoléon III. Celui qui avait été prof se retrouve au bagne. Après s’être desséché physiquement et mentalement en Guyane (qui n’était alors pas touristique pour un sou), il se fait la malle et décide de revenir à Paname. On fait connaissance avec lui à dos de charrette d’une paysanne de Nanterre qui, au petit matin, vient apporter ses victuailles dans le ventre de Paris : les Halles.Faut bien les nourrir, les gens de la capitale, et c’est ce monstre gargantuesque qui devient le vrai héros du bouquin.
Mais revenons à Floflo. Il a un plan, retourner chez son petit frère, qu’il a eu sous son aile pendant de nombreuses années, et il espère qu’il est temps que l’autre lui rende la pareille. Quenu, il est devenu charcutier, a épousé Lisa Macquart (ah voilà le lien, héhé!). Il n’est pas très malin, mais bosseur, elle aussi c’est une bosseuse, et économe par dessus le marché. Tu la sens la vieille France, là, tu la sens hein? Alors le frère prodigue qui débarque là-dedans, qui refuse à prendre sa part d’héritage du vieux Quenu, au départ c’est Byzance et joie dans les cœurs. Floflo, qui a bien morflé, adore kiffer la vibz dans la charcute. Mais bon, la vielle France, elle aime pas ça, les gens qui kiffent la vibz, alors elle lui trouve un taf auquel Floflo devra s’y coller illico presto. Pour un idéaliste, c’est la mort dans l’âme qu’il s’y colle. Il devient inspecteur de la marée, un comble de se retrouver à bosser pour l’Empire alors qu’il ne porte que la République aux nues. En plus, il doit planquer son passé de faux révolutionnaire. Et cet inspecteur va nous faire voyager tout au long du roman dans ces Halles monumentales.

Ce que j’ai aimé : Wouaouh, Mimile, tu m’as encore scotchée. L’histoire de Flo est secondaire, ici on voyage dans le ventre de Paris, ça regorge de couleurs et d’odeurs. Mais une fois la faim rassasiée, on en a les dents du fond qui baignent, comme après un banquet de fin d’année. Parce que derrière toutes les fragances, il y a la face nauséabonde de la France. Celle qui ne regarde que devant sa petite porte, qui ne supporte pas la différence, et qui est prête à tout écraser. La France qui épie derrière les rideaux et qui te balance une savate dans la face parce que tu ne lui ressembles pas (oui, c’est du vécu). Sur Babelio, j’ai vu que Nastasia-B la comparait à la France de Vichy. Mais non, il s’agit de la bonne France de nos campagnes, qui ne glorifie que son propre travail. Et en cela, Zola est très fort pour nous baigner dans ce monde-là. Et vraiment, c’est le roi de la carte postale.
Ce que je n’ai pas aimé : Non, vraiment, je ne peux que m’incliner, il n’y a rien à jeter.

Note : 5/5
Plumpy Trash
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La Nuit des Temps – René Barjavel

La Nuit des Temps - BarjavelTitre Original : La Nuit des Temps
Genre :
 
roman, anticipation, littérature française, science-fiction
Auteur : René Barjavel
Année :  1968
Nombre de pages : 410

Résumé : Une expédition scientifique découvre, planquée dans le sous sol de l’Antarctique, un truc chelou. Tellement chelou qu’une super méga coordination scientifique mondiale se mettra en place pour en percer les mystères. Le monde entier assiste, quasiment en direct, à cette découverte : un œuf en or refermant deux gens, sortes d’Adam et Eve d’un passé révolu. Image illustrative de l'article La Nuit des temps
Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Au fil des pages, nous découvrirons leur historie et d’où ils viennent.

Ce que j’ai aimé : TOUT, toujours et tout le temps. J’ai lu ce bouquin au collège et il est rare que je ne le relise pas au moins tous les deux ans. Je trouve que c’est un joli conte (travaillons tous main dans la main pour un monde meilleur) et l’histoire pourrait totalement s’inscrire dans la nôtre.
Pour me redonner envie de lire, il me fallait une valeur sûre, un truc qui se lise à la cool après l‘indigeste vieux. Tu peux même le faire lire à ton adolescent boutonneux parce que ça devrait lui parler à lui aussi.
Ce que je n’ai pas aimé : La fin, mais c’est une quelque-chose que je retrouve souvent dans les bouquins que je lis : trop abrupte, genre, je dois aller faire caca, alors je finis vite d’écrire une fin et on en parle plus.

Note : 5/5
  Kwaite
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Soumission – Michel Houellebecq

Soumission
Genre :
 
roman, anticipation, politique
Auteur : Michel Houellebecq
Année :  2014
Nombre de pages : 320

Résumé : Mouarf, difficile de parler d’un tel livre dans un tel contexte. Assez fan de Houellebecq, j’attendais  son retour impatiemment. Bon, j’avoue que lorsque j’ai vu dans les médias que ça concernait l’islam, ça m’a un peu blasée. Le sujet est tellement kiffé dans la sphère de l’intra-muros qui adore penser observer ses banlieues en cages. Et dans le trou du cul de la France, l’info-tainment fait peur, et la peur est toujours bonne conseillère. Pardon, je m’égare.
Revenons à ce que ça raconte pour de vrai. Le narrateur, après une brillante thèse sur Huysmans, obtient un poste de maître de conférences à La Sorbonne. Sa vie, comme bien souvent chez Houellebecq, est monotone. Bien que son travail sur Huysmans soit brillant et malgré son poste, cet homme, à un étage plutôt élevé de l’ascenceur social, est un pauvre type un peu creux. Son quotidien dans le 15e se compose surtout de plats pré-cuisinés, voire pré-mâchés. Pour ce qui est de l’hygiène, une de ses étudiantes fait souvent l’affaire, en général un intérim qui dure l’année scolaire. Le « héros » essaie bien de nous en raconter quelques-unes, mais on voit bien que c’est pure perte. Elles sont toutes superposables, il n’essaie même pas d’avoir l’idée d’être amoureux.
En fait de héros, c’est plutôt le contexte d’anticipation politique que Houellebecq imagine qui est véritablement le héros. On est à la présidentielle. L’UMPS est agonisant, le FN est assuré d’un second tour. En revanche, un nouveau parti, la Fraternité Musulmane, mené par Ben Abbes émerge. C’est la version « travail, famille, patrie » des temps modernes version purée muslim. Alors, au départ, la nouvelle équation laisse pantois, même les persos du roman. On commence presque dans une ambiance de semi guerre civile : pas d’infos, de la fusillade place Clichy, un second tour saboté…
Le héros, déjà bien déconnecté, essaie de fuir il-ne-sait trop quoi, se retrouve presque à sec sur une aire d’autoroute fusillée. Il squatte dans le coin, un bled semi-paumé. Au bout de quelques jours, la guerre civile n’aura pas lieu. Il rentre sans trop savoir ce qui l’attend. Ben Abbes essaie de reconstruire un nouvel empire romain purée muslim pendant ce temps-là, en remettant la cellule familiale au centre de tout, et l’artisanat comme but ultime du commun des mortels. En attendant, le fric des républiques bananières pétrolières rentre dans les caisses de l’état. La Sorbonne est rachetée par les saoudiens. Notre prof préféré a le choix d’enseigner dans l’université nouvellement islamique ou de prendre une bien trop généreuse retraite. Choix facile, l’oisiveté.
Il peut ainsi observer le pays se transformer lentement mais sûrement, enfin surtout les jupes des filles qui disparaissent pour laisser place à la pudeur. Il observe aussi l’intelligentsia se convertir à tour de bras, non par conviction, mais plus par opportunisme, voire par fainéantise (celui de se trouver une femme par exemple).
Bref, le haut du panier vole bien bas, pragmatique et opportuniste avant tout. N’espérons pas une grande révolution de la part des cerveaux qui sont finalement des couilles molles. En fait, les universitaires ne sont que le pendant des politiques, achetables à loisir par les lobbies.

Ce que j’ai aimé : Bon, ben Houellebecq, on connaît l’équation de ses romans : un pauvre type + un sujet bien sulfureux + un milieu à nous faire découvrir. Comme d’habitude, c’est efficace. Et puis les médias lisant en diagonale, ne retiennent que le sujet bien sulfureux. Alors que le sujet principal, c’est encore et toujours le pauvre type. Je pense que ce mec-là, à force de monomanies romanesques, finira par décrocher le Nobel de littérature. Et puis, Houellebecq arrive toujours à nous faire vivre et à nous détacher en même temps de la décadence occidentale. Il a le regard étrange et pénétrant, ou en tout cas, sa vision me perturbe vraiment et je trouve que son pauvre type, toujours lâche, est un peu de nous tous. Il cède toujours du côté obscur, parce que c’est la voix de la facilité. Ici, Houellebecq nous montre un changement brutal sociétal, mais qui se passe sans bruit, dans l’apathie la plus totale. De la même manière, l’auteur nous montre que les valeurs soit disant républicaines ne signifient plus grand chose pour personne, et qu’il n’y a plus vraiment de valeurs. D’ailleurs, le moindre mec un tant soi peu charismatique et ambitieux réussira à implanter les siennes. Houellebecq me tuera toujours de sa lucidité.
Ce que je n’ai pas aimé : Je suis moins enchantée que lors des Particules Élémentaires. Peut-être parce que la misère sexuelle me parle plus que la religion. Ayant grandi en fin de siècle, j’ai vécu le chemin inverse, du religieux vers l’athéisme, ou plutôt le je m’en foutisme. Pour moi, comme beaucoup de mes contemporains, la religion est quelque chose de moribond, voire qui n’existe presque plus. C’est marrant, mon correcteur a voulu écrire pustule, coïncidence? Je ne pense pas. Force est de constater, surtout depuis Charlie, que ce n’est pas le cas. Je m’en fous, je préfère rentrer la tête dans le sable.
 
Note : 4/5
Plumpy Trash
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Les Infortunes de la Vertu – D.A.F. de Sade

Genre :  roman, littérature érotique, classique, conte, philosophie, littérature française
Auteur : D.A.F. de Sade
Année :  1787
Nombre de pages : 256

Résumé : Hé oui, je suis retournée dans Sade, à mon corps défendant mais pour la bonne cause, c’est à dire toi public! Je l’avais lu il y a moult années et mon seul souvenir, c’était un peu d’excitation, et sinon, Justine qui mange du caca. Apparemment, c’est le plus grand kif de Sade, à part la torture et le viol, cf. les 120 journées. Mais, comme je te l’ai déjà dit, mon mec idolâtre ce gars, alors je cherche à comprendre, tu vois, et je dépasse un peu ma nausée chiottesque pour m’y jeter.
Mais revenons à nos moutons. Donc, deux gamines de bonne famille, sont envoyées au couvent par les darons, parce qu’il faut bien les éduquer pour bien les marier. Pas de bol, les payeurs parents meurent. En bonne charité chrétienne qui n’est bien ordonnée que lorsque ne concerne son propre intérêt, les gamines se font virer du couvent. Toi, tu rentres, toi, tu rentres plus. Elles ont un peu d’argent de poche, parce que, quand même, les parents avaient un peu de pognon, mais pas de quoi mener la grande vie. Les frangines qui ne voient pas l’avenir de la même façon, se séparent donc pour trouver chacune une place. Juliette je t’aime, l’aînée, clairvoyante, se dit que, pour vivre heureuse, l’amour et l’eau fraîche ne suffisent pas, et que du pognon c’est bien aussi. Comme elle n’a que sa petite personne en bien à faire fructifier, elle rentre au bordel, et besogne bien. En grandissant, elle arrive à charmer quelques vieux richards et fait de bonnes épousailles. A elle la belle vie.
Justine, la ch’tiote, se dit que l’amour et l’eau fraîche, c’est bien, mais Dieu c’est mieux. Et elle, n’est pas prête à se servir de sa vertu. A ce moment-là, je me demande pourquoi elle ne devient pas novice. Mais bon, ce serait trop simple. Comme elle ne sait pas plus faire grand chose que sa soeur, elle se cherche une place de servante. De la propale, il y en a, mais que chez des vieux coquins pervers, qui adorent enculer (et dans tous les sens du terme, ma bonne dame). Au départ, elle fait la fine bouche, mais quand le pécule s’épuise, il faut bien accepter les places qui se présentent. Bon, à chaque fois, ça se finit mal pour elle. Et comme Justine est un peu con espère apitoyer quelqu’un dans ce bas monde, à chaque nouvelle opportunité, elle raconte les malheurs qui lui sont arrivés. Et ça, ça excite toujours un peu plus, et elle s’en prend encore plus plein le cul ou la chatte ou la gueule.

Le remords ne prouve pas le crime, il prouve seulement une âme facile à subjuguer.

Ce que j’ai aimé : J’aurais tellement aimé lui foutre des tartes dans la tronche à Justine. Mais j’ai fini quand même par soutirer à mon mec : « Nan, moi ce que j’aime chez Sade, c’est son style d’écriture. Parce que c’est vrai que les scénars, il tourne quand même un peu en boucle… » Un grand mystère de l’univers vient d’être éclairci.

Ce que je n’ai pas aimé : Ah ben, encore une fois, beaucoup de vieux pervers, de caca dans la bouche, toussa, toussa. Bon, à ma première lecture, j’avais trouvé ça un peu fou et génial. Aujourd’hui, et après les 120, j’ai un peu une impression de dents du fond qui baignent. Bon c’est à lire quand même, parce que c’est vachement plus abordable que les 120, et que c’est « Le » bouquin de Sade. Mais moi, j’ai donné, merci…

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